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ART DE VIVRE & PATRIMOINE
n°7
L’Air du temps
«J
Qui ne s'est jamais retourné sur le passage d'une vieille berline du passé, ou d'un cabriolet pétaradant, tout droit sorti des années 60 ? Posséder un véhicule d'exception est un hobby chronophage, mais moins inaccessible qu'il n'y paraît...
Ce rassemblement, qui se tient à Paris depuis 39 ans, ouvre ses portes chaque année début février à quelque 80000 mordus de vieilles autos. A contre-courant de la tendance
Nostalgie mécanique
s’acheter », explique François Melcion, le directeur du salon, qui assure vendre avant tout à ses visiteurs « du rêve et de la nostalgie ». Heureusement pour les collectionneurs, les voitures anà peine la moitié du prix d’une Twingo neuve. Impersonnelles, fades, formatées, aseptisées : les collectionneurs n’ont pas de mots assez durs pour qualifier les voitures d’aujourd’hui,
e crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques » : c’est par ces mots que Roland Barthes débutait,
A L’ANCIENNE
être les premiers jours ou les premières semaines », explique Frédéric, responsable comptable en région parisienne, qui ne jure que par les sportives anglaises, et possède une MG de 1964, deux Lotus, ou encore une Jaguar. « En revanche, lorsqu’on est à bord d’une voiture ancienne, on s’aperçoit qu’elle est habitée par une véritable vie mécanique. Il y a du bruit, des odeurs, des sensations... On redécouvre le plaisir de conduire », assure-t-il.
Sortie de bal en 1951 au milieu des années 50, un texte portant sur la DS 19 de Citroën. Un objet que le sociologue qualifiait de « superlatif ». Un demi-siècle après le lancement de ce véhicule mythique, la fascination demeure... et comme pour de nombreuses automobiles, la patine du temps semble attiser encore davantage l’intérêt du public après quelques décennies. Un modèle datant de 1973 s’est ainsi récemment arraché à près de 350000 euros lors d’une vente aux enchères dans le cadre du salon Rétromobile. actuelle, qui favorise des voitures de plus en plus silencieuses et de plus en plus « vertes », ces irréductibles ne jurent que par le ronflement des vieux moteurs, et sont convaincus que c’est sous les vieux capots qu’on trouve les meilleures soupapes... « On trouve un public très large sur le salon : du collectionneur qui vient chercher son joint de culasse avec sa notice d’entretien, au chef d’entreprise qui vient s’offrir la voiture dont il rêvait lorsqu’il avait 20 ans, en passant par le curieux qui vient rêver devant des choses qu’il ne pourra jamais ciennes ne sont pas toujours synonymes de prix astronomiques. « Certes, on trouve des modèles d’exception qui peuvent parfois coûter plumême si la grande majorité d’entre eux en possèdent une pour leurs déplacements quotidiens. « On achète un véhicule de la vie de tous les
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FÉVRIER 2014
sieurs dizaines de millions d’euros. Mais vous pouvez vous faire plaisir en roulant avec une voiture de collection à partir de 5000 euros », assure François Melcion... Soit
Dans une voiture ancienne il y a du bruit, des odeurs, des sensations, une vie mécanique
jours de façon rationnelle, en comparant les caractéristiques techniques comme la consommation. On n’éprouve pas de plaisir particulier à rouler, à part peut-