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n°7
L’Analyse
CLUB ENTREPRENDRE
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DES RAISONS TANGIBLES D’ESPÉRER Les ateliers d’hier ont vécu. Mais les acteurs qui reviennent entreprennent, renforcent les sites, ont un effet d’entraînement sur les services. Et leur retour pourrait bien se trouver facilité par plusieurs éléments. Premièrement les pertes d’emplois dues aux délocalisations ne sont pas si conséquentes. « Les dirigeants ne sont pas doctrinaires et adaptent leur dispositif industriel, nuance Gwenaël Guillemot. Il s’agit avant tout de regroupements ou de rapprochements vers des clients. Ceux qui partent sous des latitudes plus clémentes en termes de salaires représentent moins de 10% des mouvements. La dernière étude, réalisée en 2005 par Aubert et Sillard, fait état de 13500 pertes d’emplois par an entre 1997 et 2005. » Deuxièmement il arrive que les données de départ changent plus rapidement que prévu. Un ingénieur de la région de Shanghai coûte aujourd’hui autant qu’un ingénieur français, et sera même plus difficile à trouver. En Pologne, un cadre coûtait six fois moins cher que son homologue français en 2000, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. En outre les coûts logistiques montent en flèche. Rossignol, qui a rapatrié une partie des ses fabrications de Taïwan à Sallanches, a toujours déclaré que la main d’œuvre n’intervient que pour 20% de son coût de revient. Les matières premières sont les principales composantes. Or elles viennent essentiellement d’Europe. « Quand j’entends certains patrons avancer l’argument du coût salarial pour justifier les délocalisations, je rigole doucement. Dans l’industrie automobile, ce poste ne représente qu’entre 8 et 14% des dépenses de l’entreprise. Et on ne peut pas dire que les salariés soient trop payés ! Il y a bien d’autres coûts à optimiser », déclarait Alain van Vyve, viceprésident administration du site Toyota à Valenciennes (cf. « Gothique flamboyant », rubrique en immersion, EcoRéseau n°2). Troisièmement
robotisation. Nul retour massif des emplois en perspective donc. Le deuxième âge de la mondialisation aura le visage d’une automatisation poussée au maximum.
le dirigeant de PME qui ne délocalisait pas dans les années 2000 était un ringard. Aujourd’hui, selon une étude de l’observatoire social de l’entreprise, réalisée par Ipsos pour le Cesi, 68% des chefs d’entreprises considèrent cette option comme « contraire à
dustry », rubrique décryptage p 42, EcoRéseau n°4). Et si le déclencheur était le logiciel Colbert 2.0 mis en ligne par Bercy en juillet dernier, grâce auquel les entre-
L’ÉTINCELLE À VENIR…
leurs principes ». L’effet mode a changé, et le « made in France » fait des émules. Pour le groupe Atol, les montures fabriquées dans le Jura re-
Ces sociétés recherchent un écosystème productif et créatif, la proximité avec des centres de recherche, et sont plus portés sur la coproduction et la robotisation
prises peuvent évaluer l’intérêt qu’elles ont à rapatrier une production en France ? « Un logiciel d’autodiagnostic, comportant une cinquantaine
geant doit accepter le fait d’avoir fait une erreur, ce qui n’est pas toujours le plus évident. Cet outil présente au moins le mérite de dévoiler les coûts cachés des délocalisations, sachant que les coûts de l’énergie, salariaux ou du capital sont sans cesse redis-
"On ne m'y reprendra plus"
présentent désormais 20% du CA. Enfin, quatrièmement, nombre de sociétés comprennent, en observant leurs homologues allemandes, qu’il leur est toujours possible de créer des activités à haute valeur ajoutée et de les relocaliser. Même pour un produit banal à l’origine, qu’il est possible de rendre « intelligent » grâce aux nouvelles technologies (cf. « Smart in-