references
www.ecoreseau.fr
PANORAMA
Rétrospective
n°7
Dans chaque numéro, EcoRéseau vous propose de revenir sur un événement ou une institution qui fait l’actualité, en les mettant en regard de ce qu’ils étaient ou auraient pu être il y a un demi-siècle. Pas question de comparer l’incomparable, de fustiger ou de glorifier le passé. Simplement de montrer que non, ça n’était pas forcément mieux avant.
7% de talons-aiguille à l’Assemblée nationale et 22% au Sénat. 48% des mandats exécutifs incarnés en tailleur, mais seulement 13% de robes à fleur dans un fauteuil de maire. On l’aura compris, en politique, l’uniforme classique reste le costume-cravate. Et en entreprise ? Idem. Selon l’Observatoire de la parité dans les conseils d’administration, la part des femmes dans ces derniers s’élevait fin 2012 à 20,7%. Plus grave, à en croire l’Observatoire des inégalités, « le salaire mensuel net moyen des hommes est de 2263 euros pour un équivalent temps plein, celui des femmes de 1817 euros (données 2010). Les hommes perçoivent donc, en moyenne, un salaire supérieur de 25% (en équivalent temps plein) à celui des femmes ». Bref, 223 ans après la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, les trous dans le canevas de la parité hommes-femmes demeurent nombreux au pays… des droits de l’Homme. La preuve : en 2013, sur cette question de la parité, la France se classait au 38e rang mondial seulement, derrière les premiers de la classe traditionnels – Allemagne, Suède, Danemark – mais aussi après certains élèves plus dissipés – Philippines, Cuba.
2
Du 20 au 24 janvier, les députés ont discuté du projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes, porté par la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem. L’occasion d’entendre gloser sur les limites (réelles) de la parité en France. Et trop souvent, d’oublier les avancées réalisées depuis 50 ans.
Fin de la séance de flagellation. Car ce n’est pas parce que du chemin reste à parcourir qu’il faut oublier celui parcouru. Et depuis les années 60, en matière d’égalité des sexes, la France a événements de Mai. Une représentation des femmes qui restera marginale jusque dans les années 1990. Pour rappel, aux élections législatives de 1993, elles ne sont que 6% à Talons hauts, salaires bas au Cevipof (centre de recherches politiques de sciencespo/CNRS). D’abord, en 1967 est votée la loi Neuwirth qui autorise la contraception, et par là-même, sépare la sexualité de la procréation. Cela permet aux femmes, entre autres, de programmer les naissances et donc de travailler en étant de plus en plus salariées. Car jusqu’ici, elles travaillaient surtout dans les entreprises familiales. C’est un changement majeur, car cela leur donne accès à un salaire, à une ouverture sur le monde, et à une véritable émancipation. » Bref, les femmes accèdent au statut d’individu à part entière. A une époque où la majorité de la population les considère encore avant tout comme des mères et des épouses, le virage ressemble à une épingle à cheveux. D’autant que deux ans plus tôt, en 1965, avait été abolie une loi certes tombée en désuétude depuis quelques années, mais à la portée symbolique très forte : celle interdisant aux femmes de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’aval de leur mari. Pour autant, les freins à l’égalité hommes-femmes demeurent nombreux et puissants dans les sixties. Le rôle de l’église catholique dans la société, d’abord, pour qui tout ce qui se passe sous la couette doit conduire neuf mois plus tard dans une maternité. Ensuite, les jeunes filles n’ont pas encore trouvé leur place dans les universités. Si le nombre de demoiselles sur les bancs des facs dépasse celui des messieurs
Parité : Longue et haute marche
Par Olivier Faure