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Pour la première fois en 15 ans, le nombre d’éleveurs bio diminue.
Sombre perspective pour le secteur bio. Depuis deux ans, il est traversé par des crises et la tendance pourrait se détériorer encore en 2024. Les derniers chiffres publiés par l’Agence Bio ne rassurent pas et illustrent l’ampleur du choc. Pour la première fois, en 2023, la surface agricole utile cultivée en bio recule en France. La perte se chiffre en 54 000 hectares. 10,36 % des surfaces agricoles étaient certifiées bio, contre 10,5 % en 2022.
Ce repli concerne principalement les cultures fourragères et les grandes cultures. 71 % des pertes de surfaces sont concentrées dans 3 régions : Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est. Les seules zones en croissance sont la région Paca, la Réunion et la Guyane. L’élevage n’échappe pas à ce recul. Pour la première fois en 15 ans, le nombre d’éleveurs bio diminue. Parallèlement, le mouvement de déconversion se poursuit. Un désespoir et une souffrance pour des femmes et des hommes qui ont parié sur une agriculture respectueuse de l’environnement ! Certains agriculteurs tentent de limiter le retrait, en optant pour une déconversion partielle. Déjà en 2022, les surfaces en première année de conversion ont chuté de 40 %.
Pour la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), le gouvernement doit changer de stratégie et soutenir les fermes bio dans la durée. Le choix fait de ne financer que la conversion était une erreur, ce sont bien des aides dans la durée qui permettent d’inciter au passage en bio, pas des aides généreuses sur une période courte. « L’erreur, ça a été de supprimer l’aide au maintien et de refuser de la remplacer par un soutien sérieux sur l’écorégime en faisant croire que le consommateur assumerait seul le coût du bio », explique Loïc Madeline, référent professionnel PAC à la Fnab.
L’objectif du plan gouvernemental « Programme Ambition Bio », d’atteindre 18 % de la Surface Agricole Utile (SAU) en agriculture biologique en 2027 et 21 % en 2030 risque d’être compromis. Il est donc impératif d’agir rapidement en proposant des solutions concrètes pour soutenir et préserver cette agriculture biologique, un des remparts contre la pollution de l’eau potable par les phytosanitaires et du coût de la malbouffe pour la société.