Alex Vagner : le besoin de créer dans la peau

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Entreprendre est parfois un besoin quasi vital, un comportement imprimé à l’encre indélébile. Atypique et passionné, Alex Vagner, président et fondateur de Banana Co et du salon 2 000 emplois-2 000 sourires, accumule les projets. De la radio à la vente de masques sanitaires en passant par l’organisation de salons et l’investissement pour la recherche et les structures contre le handicap mental, cet amateur de lunettes fantasques de 61 ans vit pour créer. Et crée pour vivre. 

« Je me définis comme une personne atypique, hyperactive, hypersensible, j’ai besoin de créer et d’entreprendre sans arrêt », explique Alex Vagner. C’est aussi simple que ça. De ses débuts à la sortie de ses études en sciences économiques à une année 2020 faite de nouveaux projets en pagaille, l’entrepreneur a gardé le même fil rouge : créer. Son premier « gros » job ? La gestion de 32 vendeur·euses à l’Office universitaire de presse (Ofup). Mais, comme il le dit lui-même : « Mon vrai démarrage a été de bosser dans une radio, à Vibration ». La radio donc, et très vite, d’autres radios. Avec d’autres, Alex Vagner participe à la création du groupe connu aujourd’hui comme le groupe 1981 : « Nous avons posé les premières pierres en 1983, et le groupe possède aujourd’hui huit radios : Oui FM, Swigg, Black Box, Forum, Latina, Wit FM, Vibration et Voltage. » Pendant 36 ans, de 1983 à 2019, notre électron libre est le directeur commercial du groupe 1981. Le 31 décembre, il quitte la maison, tout en restant l’un de ses actionnaires. Un coup de massue mais certainement pas un coup d’arrêt. Alex Vagner n’attendra pas pour se relancer corps et âme dans de nouveaux défis. Et sa carrière parallèle, à côté de sa vie de directeur commercial, était déjà bien remplie.

Entreprendre et créer pour transmettre
« Besoin de créer, besoin de faire du business et besoin de faire pour les autres pour occuper ma vie et transmettre », résume-t-il. Une volonté de transmettre omniprésente qui le pousse, en 2012, à créer le salon de recrutement 2 000 emplois-2 000 sourires, pour « faciliter l’accès à l’emploi pour les jeunes ». Une idée qui mûrit dans son esprit à la suite d’un drame : « J’ai perdu mon père, je considère que la meilleure façon de gérer son deuil c’est de faire ce que notre proche aurait aimé que l’on fasse. Mon père était DRH et s’occupait de l’emploi des jeunes. » De quoi satisfaire ce besoin de transmission. Et pas question de supprimer le salon, crise sanitaire ou pas. Son édition 2020 s’est donc tenue début octobre en virtuel, grâce à l’agence en Personne virtual. « Il y a plein de jeunes à quai, il faut leur tendre la main », estime le créateur du salon. 

Un projet mené en mémoire de son père, il manquait à Alex Vagner un projet « pour » sa mère, décédée de la maladie de Parkinson. Pour boucler la boucle. Grâce à son réseau d’ « homme de lobby », il rencontre des scientifiques qui développent une molécule sur le retard mental. Convaincu, il crée en 2017 une biotech et lève 10 millions d’euros pour la recherche. Pour ramener plus d’ « humain », il monte en 2018 le fonds de dotation J’aime mon enfant différent, pour assister les parents d’enfants en situation de handicap mental. À terme, il espère ouvrir un centre d’accueil qui favoriserait l’autonomie malgré le handicap. La boucle est bouclée.

Pas de temps mort
Malgré ses nombreux projets, son départ du groupe 1981 fut un véritable coup dur pour notre sexagénaire, « après 36 ans dans une entreprise, cela a été une phase difficile, j’étais un peu perdu pendant trois mois ». Mais le doute n’aura pas eu le temps de s’installer, « on a voulu me couper les ailes mais elles ont vite repoussé et je vole de mieux en mieux », affirme notre serial entrepreneur. Début mars, l’épouse d’Alex Vagner lui fait savoir que certains fournisseurs chinois avec lesquels elle travaille proposent des masques. Ni une ni deux, il n’hésite pas, il saisit l’opportunité au vol et dans l’heure, il fait sa première commande de masques. La suite, il la raconte : « Je me suis aperçu qu’il y avait une demande, j’ai donc créé ma société Banana Co le 12 mars. J’ai fini par vendre trois millions de masques en quatre mois. » Et avec un joli chiffre d’affaires. Banana compagnie, 2 000 emplois-2 000 sourires, la métaphore est filée. Aujourd’hui, Alex Vagner continue de vendre masques et produits stérilisants, pour, aussi, « aider les gens ».

Crise sanitaire oblige, notre extraverti autoproclamé n’est pas aussi actif qu’il le voudrait. Action, réaction, il devient le conseiller en communication d’un président de conseil départemental. « Je suis passé de commercial à homme de lobbying mais je suis aussi un homme de communication et de marketing », explique-t-il. Mieux, il monte un projet de plate-forme, Mon média à moi, qui offrira aux entreprises et aux collectivités de leur construire un studio télé, radio et podcast, pour gérer leur communication. Et selon Alex Vagner, « quand on gère sa com, on maîtrise sa com ».

De projets en projets, de défis en défis et de lunettes en lunettes, Alex Vagner, électron libre s’il en est, ne s’arrête jamais. Il se résume de lui-même : « Si je ne crée pas, je meurs, comme je n’ai pas envie de mourir, je crée. » 

Adam Belghiti Alaoui

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