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Immanquable avec ses fameuses lunettes bleues, Julien Cohen est une vraie pile électrique. Le suivre dans ses aventures relève du défi. Après son succès à la télévision, voilà Julien Cohen engagé dans la réhabilitation de nos sous-préfectures.
Tel le héros de L’Homme pressé de Paul Morand, notre antiquaire aime la vitesse et négocie ses virages avec habileté. S’il est installé pour le plus clair de ses jours à Avallon (Yonne) ce n’est assurément pas pour « ralentir le rythme » au contraire de tant d’urbains qui pensent qu’on se la coule douce « dans les territoires ». Propriétaire du mythique Hôtel de la Poste (4 étoiles) qu’il sauva de la fermeture, Julien Cohen décline son talent avec une jolie palette de maisons des brocanteurs qu’il crée un peu partout en France. Il dispose aussi de la plus grande boutique des Puces de Saint- Ouen-sur-Seine et continue d’administrer avec son épouse Karine toute une pléiade de sociétés, dont la plus connue est sans doute Coursiers.com.
Après Péronne, Avallon et Châteaudun, Langres s’approche à l’horizon. L’ancien couvent des Annonciades sera complètement rénové, du sol au plafond. Julien Cohen a eu un coup de coeur pour cette ville délaissée des grands circuits touristiques. Les travaux s’apprêtent à débuter. L’investissement se compte à chaque fois en millions d’euros. Autant dire que pour ces villes loin des radars, souvent en souffrance, il s’agit d’une chance inespérée. Le portable de Julien Cohen sonne beaucoup… Les élus s’intéressent à lui.
Son projet d’une France de la ruralité heureuse
L’objectif de notre fascinant entrepreneur est clair : « Brocanteur, c’est un métier de solitaires. Sauf qu’aujourd’hui, si vous êtes seuls, vous êtes mort ! Parce que personne n’ira voir le petit brocanteur au fin fond de la ruelle ou dans un hameau isolé, qui ouvre quand il peut, esclave de sa boutique ! » En rassemblant les brocanteurs en un même lieu, leur vie s’en trouve facilitée et le public vient plus facilement. L’image de Julien Cohen fait le reste. Voilà un vrai motif d’espérance pour des provinces jusqu’ici habituées aux rideaux baissés, promises à ce que les géographes nomment pompeusement « la diagonale du vide ». L’initiative de Julien Cohen prouve qu’il n’y a pas de fatalité.
Les téléspectateurs d’« Affaire Conclue » ont vite adopté cet homme au style à la fois
rentre-dedans et très poli, juste canaille comme il faut. L’homme plaît et le sait, ce qui n’est pas désagréable…. Il a eu l’intelligence de quitter la télévision au faîte de sa notoriété, là où tant et tant s’accrochent jusqu’à lasser… Lorsqu’on déjeune avec cet homme qui n’a pas une minute à lui, on remarque cette ambition pure sans jamais être brutale, sans jamais tricher. Julien Cohen participe également à la télé-réalité « The Island », sur M6. Une sorte de Koh-Lanta en beaucoup plus corsé. Un retour cathodique ? Pas vraiment… Juste un petit tour comme ça : « J’avais envie de me faire peur », déclare tout bonnement cet homme décidément avide de sensations fortes.
Volontiers esthète, il assume l’ambition
Pour mieux le connaître, il faut franchir le porche superbe de son Hôtel de la Poste, au coeur d’Avallon. Ce bel hôtel autrefois visité par Napoléon durant l’épopée des Cent Jours, puis par de grandes célébrités comme Piaf, Dalí ou Liz Taylor, retrouve grâce à lui une seconde vie. Julien Cohen s’y dévoile dans ses habits de meneur d’homme. Touche-à-tout de génie, il supervise les cuisines, le service en salle, les lessives… Avec au coeur, la passion de la transmission, notamment pour les plus jeunes. Récemment, il recevait Guy Roux à sa table, venu en voisin depuis Auxerre. Une très belle histoire qui donne confiance.
VALENTIN GAURE































