Inès Besbes, l’entrepreneure qui transforme les habitudes des salariés

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Elle a parcouru le monde pour finalement revenir en France. Elle s’est essayée au salariat mais n’a pas pu résister à l’aventure entrepreneuriale. Inès Besbes, 27 ans, est à la tête d’une jeune pousse de la tech, Seedext, qui a développé un assistant intelligent capable de transcrire, résumer et analyser les réunions.

Après des études de langues et de commerce, aux quatre coins du monde – des Pays-Bas aux États-Unis en passant par la Chine ou l’Australie – Inès Besbes aurait pu s’assurer une carrière sereine, sans grandes incertitudes. La jeune femme a même en 2018 travaillé pour Google pendant quelques mois. « J’avais ma to-do list, mais je ne vibrais pas », nous confie l’entrepreneure. Du moins pas comme lorsqu’elle a monté sa première jeune pousse, dans le social, avec un service traiteur pour réfugiés. Un projet humain plus que lucratif, qu’elle finit par céder. La pandémie covid-19 la pousse à revenir en France, des idées toujours plein la tête.

Seedext, la boîte de sa vie

En 2021, alors que la France vit encore ses dernières heures sous cloche, Inès Besbes participe à un concours organisé par Salesforce et « pitche » son projet. Qui n’est autre que Seedext, même si le nom arrivera un peu plus tard – « Seed » (graine) et « Next » (prochain). L’entrepreneure remporte le concours, et les dotations financières qui vont avec. Inès Besbes travaille d’arrache-pied pour faire naître une entreprise qui viendra bouleverser les habitudes des salariés. Quitte à empiler les jobs alimentaires, comme celui d’hôtesse d’accueil, en soirée. « Mes amis sont stables, avec de beaux postes, moi je ne me versais toujours pas de salaire […] J’ai participé à nombre de concours pour financer ma boîte, intégré Station F pour avoir des repères, et même sollicité ma petite sœur pour faire connaître l’entreprise dans les salons professionnels », explique-t-elle. Des efforts qui finissent par payer.

Concrètement, l’entrepreneure, à la tête d’une équipe de 15 personnes, a développé un assistant virtuel, Foxy, qui transcrit, résume et analyse les réunions. « Seedext est là pour rendre nos réunions, souvent nombreuses et peu structurées, productives, car notre IA est capable d’en faire un compte-rendu personnalisé […] Notre solution est aussi utile dans le cas de comptes-rendus obligatoires et plus formels à l’instar des CSE », illustre la fondatrice. Seedext redonne du temps aux managers afin qu’ils se concentrent davantage sur leur cœur de métier. Ses clients ? AXA, Air France, La Poste… Mais aussi des ETI ou PME. Le concept, dans un monde où le temps devient une ressource rare, séduit : l’entreprise a levé deux millions d’euros en 2024.

Montrer que c’est possible

Lever des fonds, ce n’est jamais simple, mais d’autant plus lorsque l’on est une femme. « Certains hommes prennent un ton paternaliste, “je vais te montrer comment faire” […] Parfois, lors de rendez-vous clients, il arrive que mes interlocuteurs soient surpris que je sois, moi, la fondatrice », raconte Inès Besbes. Les cheffes d’entreprise restent encore largement minoritaires dans le secteur. « Plus les femmes de la tech seront mises en avant, via les médias notamment, plus cette exposition désinhibera celles qui ont envie de se lancer », défend celle qui intervient auprès de lycéens et collégiens pour parler de son métier, grâce à l’association 100 000 entrepreneurs. Pour l’heure Inès Besbes espère tripler ses effectifs en 2025, et passer à l’échelle européenne, le tout entre deux sessions de patinage artistique, son passe-temps (lorsqu’il lui en reste) favori.

GEOFFREY WETZEL

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