Sous la pelouse, les start-up.
Sous la pelouse, les start-up.

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Silence, ça pousse…

Premier incubateur dédié aux jeunes pousses innovantes dans le secteur sportif, Le Tremplin s’insère intimement dans un écosystème dont l’économie sursaute.

Le sport, une industrie stratégique en 2016 ? C’est ce que laisse croire l’intérêt grandissant des entrepreneurs et des fonds d’investissement pour un secteur dont le CA s’élève à plus de 35 milliards d’euros – soit près de 2% du PIB – avec 2 milliards d’euros d’exportations et un commerce d’articles évalué de 10 milliards d’euros. Un domaine qui pèse aujourd’hui 300000 emplois directement liés au sport. Pour embrasser la tendance, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris, Paris&Co, a décidé en novembre 2014 de lancer un incubateur dédié baptisé « Le Tremplin ». L’occasion pour la rédaction d’enfiler sa tenue de sport. Immersion sans le bruit et les odeurs.

Un site unique en France

La plateforme a décidé de se marier au sport jusque dans ses installations physiques. Le projet global de l’incubateur a toujours été lié à son installation. Aujourd’hui, plusieurs milliers de mètres carrés du Stade Jean Bouin, à la lisère de Paris, tout près de Boulogne-Billancourt, attendent l’arrivée des start-up et du personnel du Tremplin. Aujourd’hui, les 17 start-up sont encore en attente dans le XIXe arrondissement dans des locaux provisoires, au 152 boulevard McDonald. L’installation définitive se déroulera durant le mois de juin. Bientôt, le premier incubateur des start-up sportives possèdera une position physique centrale dans l’univers économique sportif français et côtoiera le Parc des Princes, le stade Pierre de Coubertin, les hippodromes de Longchamp et d’Auteuil… L’espace du stade Jean Bouin dédié à la plateforme dispose de 2200 m² de surface utilisable, de 250 postes de travail, d’espaces d’accueil, de réception, et de laboratoire. Le tout conçu dans une architecture moderne à l’excès.

Être au plus prêt de tous les acteurs du secteur

« La première chose qui caractérise Le Tremplin c’est son exclusivité sectorielle : le sport. Le sport qui occupe une place fondamentale dans notre société», explique Benjamin Carlier, responsable de l’incubateur. Classiquement la structure propose coaching, mentorat, atelier de formations et synergies entre les jeunes pousses. « Les synergies sont plus aisées car notre vocation sectorielle suscite des échanges de best practices, sur le traitement de la donnée du sport en tant que tel par exemple. Les entreprises bénéficient également du soutien des différents partenaires institutionnels ou financiers », poursuit le responsable. La proximité aidant, les start-up se la jouent également collectif. « Qu’il s’agisse d’une fédération, d’un partenaire ou d’un potentiel prospect, les start-up n’hésitent pas à proposer les services de leur confrères. Les savoir-faire ne se concurrencent pas mais se complètent », ajoute Benjamin Garcia. Autre point fort de cette plateforme de l’innovation : l’écosystème qui embrasse les jeunes pousses. Entre autres partenaires retrouvons-nous Nike, Accor Hôtel Arena, FDJ (Française des Jeux), l’équipementier Lepape, l’UCPA et l’INSEP. RMC, également partie prenante de l’écosystème, offre des espaces médias. « Nous travaillons en lien étroit avec les fédérations, avec le milieu associatif. Être incubé permet par exemple de devenir adhérent gratuitement à Sporcera (2000 euros l’adhésion, NDLR) et d’avoir accès entre autres à un annuaire à un moment de leur développement où les dépenses vont rarement dans ce type de poste », continue Benjamin Carlier. Les start-up profitent également d’un taux d’exposition qui ne se retrouve nulle part ailleurs. En atteste, il y a deux mois, l’heure consacrée à chacune d’entre elles lors du congrès national des fédérations sportives. Chaque porteur de projet a ainsi eu l’occasion de pitcher devant un parterre de présidents pendant quelques minutes. Songez au gain de temps et d’énergie dans l’épreuve d’endurance qu’est l’entrepreneuriat ! « Nous faisons en sorte que chaque start-up profite de notre label «Le Tremplin», émanation de Paris&Co et de son rayonnement », remarque Benjamin Carlier.

Performance, numérique data, outils de gestion… tout y passe !

Une vingtaine d’élues pour une centaines de prétendantes. C’est peu ou prou le pourcentage d’admission sur cette plateforme. Le profil ? Être une start-up de moins de 5 ans. Un comité de lecture présélectionne une quarantaine de candidates qui passeront ensuite un entretien de 30 minutes : 15 minutes de pitch suivies de 15 minutes d’entretien.

« Nous questionnons les profils sur trois composantes essentielles : l’aspect innovant de leur projet, la viabilité de leur modèle pour créer de la richesse, et la qualité de l’équipe, sa solidité et sa complémentarité », synthétise Benjamin Garcia. Les 17 entreprises arrivées il y a un an recouvrent différents champs de l’innovation appliqués au secteur : performance sportive, désintermédiation, création de communauté, e-commerce, market places… Connected Cycle conçoit, développe et commercialise des solutions de géolocalisation et de suivi d’activité pour le monde du cyclisme à partir d’objets connectés ; E cotiz se veut la première solution de gestion de cotisations en ligne développée pour les associations sportives ; FootoVision, elle, est spécialisée dans l’analyse, la représentation visuelle et la modélisation du football ; Fosburit constitue une plateforme souhaitant démocratiser le crowdfunding à l’univers sportif. Mac-Lloyd Sport, lui, cartonne dans le monde entier. Entre autres équipes ou fédérations, l’OL ou encore le Racing 92 ont recours à la solution de Sport Tracking portée à la poitrine qui enregistre 150 indicateurs de performance en temps réel. Wise Pack, pour citer une dernière innovation, développe des doses hydratantes et énergétiques entièrement naturelles et comestibles (alternatives aux bouteilles d’eau en plastique et aux gels d’efforts polluants). L’incubateur a décidé d’ailleurs de passer la seconde en annonçant officiellement le 30 mai l’arrivée d’une deuxième vague de jeunes pousses pour gonfler ses effectifs à 35 entreprises. Un tremplin qui visiblement connaî.

Geoffroy Framery

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