Le Bloc, espace de coworking du groupe Eyrolles

L’arbre de la concorde entre le groupe Eyrolles et l’espace de coworking
L’arbre de la concorde entre le groupe Eyrolles et l’espace de coworking

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Starting Bloc(ks)

A mi-chemin entre l’incubateur et l’espace de coworking, le Bloc redessine les contours du travail indépendant.

Niché à Paris, précisément dans le quartier latin au 10 bis rue de Sommerard, a côté de la maison-mère Eyrolles, le Bloc, qui doit son nom à sa vocation de cache pour les résistants pendant l’occupation allemande, a changé de destin depuis le mois de mai. Après un an et demi de travaux, le mastodonte de l’édition a accouché en ce lieu d’un nouveau bébé dédié à l’entrepreneuriat prenant suite et place de deux bureaux étudiants, ceux de l’ESTP et de la Sorbonne. A l’entrée un kakemono à l’effigie du Bloc rappelle que le bâtiment non sans cachet historique abrite un lieu d’émulation pour les professionnels. Un jardin protégé de grandes grilles noires laisse dépasser un arbre centenaire. Autour de lui l’on devine une rampe d’accès pour personnes handicapées et un accès aisé à l’ascenseur faisant des allers retours du sous-sol, au 2eme niveau. Un détail qui fait la différence.

Nous croisons Sam’, la trentaine tassée, cuir de rockeur, sneakers et barbe de trois jours, qui nous salue. D’ici quelques jours, ce dernier aura fini d’installer un studio d’enregistrement au sous-sol. Derrière ses airs cools, l’entrepreneur s’est déjà fait un nom, notamment en travaillant avec les youtubbers Norman, Cyprien ou encore avec le studio Baegel.

Dépoussiérer l’image de l’édition

Un autre trentenaire s’assied près de nous. Il s’agit de Théo, « start-up connector », en train de gérer les affaires courantes. C’est lui qui assure le lien entre les coworkers.

Paul-Antoine Eyrolles, responsable du développement du groupe Eyrolles et sa femme Zeina, responsable du Bloc, m’accueillent un peu plus loin dans l’espace convivialité composé d’un mobilier design bleu et jaune. Au fond de la salle, l’incontournable babyfoot, sport d’intérieur officiel de la génération Y. Attenant à cet espace, un coin cuisine cafétéria.

« Nous voulions développer un projet qui rajeunit l’image de l’édition souvent vue comme un milieu poussiéreux et archaïque, introduit Paul-Antoine. L’espace de coworking, c’est quelque chose que l’on n’attend pas dans l’édition, tout comme l’accompagnement que nous proposons sans pour autant prétendre à faire de l’incubation. »

Un équipement à la hauteur du standing

Elégant, cosy et chic, cet espace de coworking s’étale sur 600 mètres carrés avec une capacité maximale de 112 personnes. Au rez-de-jardin, un espace où vont s’enchaîner les cours de yoga et les départs sportifs en partenariat avec la start-up Chaud Patate, qui réalise des prestations sportives au départ des espaces de coworking parisiens. Deux étages identiques en termes de capacité alternent salles de réunion, open spaces et cabines téléphoniques climatisées et insonorisées. Partout, des insectes en fer forgé sur les murs. Des lampes design. Et de la peinture fraîche aux couleurs unies. Et bien sûr pléthore de livres édités chez Eyrolles. Chaque poste de travail grâce à un partenariat avec la société Aruba est doté de boîtiers avec VLAN sécurisé qui permet de se connecter à la fibre avec un débit réel de 2G de fibre non bridé.

« Le taux d’occupation est aujourd’hui de 30%, il sera de 70% à partir de la mi-octobre. La moyenne d’âge s’échelonne entre 25 et 35 ans », chiffre Paul-Antoine Eyrolles. Pas de profil type. Le casting se veut sélectif sur un seul critère : celui d’éviter la concurrence. Zeina souligne : « Nous voulons fonder une communauté, que les personnes partagent des connaissances, participent à la vie du Bloc. Nous consultons ce faisant les autres coworkers dès qu’une candidature arrive ».

Si actuellement, la communauté utilise Link pour réserver les salles et se tenir au courant de la vie du Bloc via le newsfeed de l’appli, les deux dirigeants songent à une nouvelle appli ludique à l’image du jeu des Sim’s pour fédérer le groupe.

Melting pot de talents

Le groupe lui n’a de commun que le Bloc. Les professions sont diverses : Michael, un salarié de Solendro, a négocié avec son patron pour travailler en coworking. Laurent lui, est fondateur de la start-up Ever Photo Shoot qui développe une plateforme de mise en relation avec des photographes qui a développé un algorithme exprimant les meilleurs conditions de prise de photo selon le type de shooting. Tout comme les secteurs d’activité : journalisme, architecture, portage salarial, développement web, e-santé, chercheurs de la Sorbonne…

Le MIT, Harry Potter et le conseil du groupe Eyrolles

Karen, responsable du développement du lieu, complète : « Nous avons deux visages. Un premier convivial et bienveillant où nous organisons des afterwork cinéma (Disney et Harry Potter entre autres), nous invitons des start-up de la food pour faire découvrir leur produits ainsi que des auteurs lors de lancement de leur livre. Mais nous serons aussi bientôt le QG des 35 jeunes européens de moins de 35 ans qui ont été repérés par le MIT avant qu’ils ne partent pour un contest à la station F (premier incubateur de France fondé par Xavier Niel, NDLR) ».

Les relations avec le groupe Eyrolles sont protéiformes. Et Zeina de compléter : « Eyrolles, c’est 400 nouveautés par an qui nous permettent de créer des ponts entre les experts et auteurs et les personnes qui décident de s’installer chez nous. De même, certains ponts se sont déjà créés entre certains coworkers et la maison mère. Nous faisons en sorte que les coworkers profitent du réseau du groupe. Et inversement que les coworkers apportent leur vision et leurs compétences ».

Question prix, l’offre oscille de 300 euros/mois pour six mois à 349 euros/mois sans engagement. Et de 1900 euros/mois (offre de six mois) à 2000 euros (offre pour trois mois) pour les salles privées d’une capacité de six personnes. Les invités sont accueillis monnayant 13 euros la journée. Et un quota d’heures de salles de réunion est offert chaque mois. A vous de voir maintenant si cette forme hybride de coworking incubation en vaut la chandelle.

Geoffroy Framery

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.