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« Tous les entrepreneurs que j’avais croisés m’avaient prévenue : lancer une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille. Mais ce que j’ai vécu va bien au delà de ce que j’avais imaginé. » L’aventure de Bénédicte Perrot avec Vidiamo et sa poussette est ponctuée d’incessants rebonds. Un projet qui lui a demandé et lui demande toujours de l’énergie, de la ténacité, de la conviction et de l’abnégation. Au moins tout cela.

Au début de l’histoire, Bénédicte Perrot imagine un nouveau concept de poussette évolutive et multi-usages. Loin de l’imaginaire de la mère de famille qui pouponne, c’est un projet industriel. Ses fonctionnalités et ses innovations plongent l’entrepreneure dans l’univers
de la mécanique, de la conception de prototype, de la fabrication industrielle, de la propriété
intellectuelle. Puis elle découvre le monde du retail et la guerre commerciale entre des marques fortes sur un marché où opère un « cartel des poussettes ».
Première étape pour elle : mettre au point son produit. Quatre ans de R&D sont nécessaires au cours desquels elle s’appuie sur un bureau d’études et engage plusieurs centaines de
milliers d’euros. Mais le prototype est livré en retard et s’avère non abouti. Quand elle le présente au salon de Cologne, grand-messe pour l’équipement du bébé, il n’est pas industrialisable. Il faut tout revoir. Sa relation avec le cabinet d’études se clôt devant le tribunal.

La dure épreuve de la procédure de sauvegarde

 

ERIC LARCHEVÈQUE L’A AIDÉE
À REMONTER LA PENTE

Bénédicte Perrot rebondit en travaillant directement avec un fabricant qui est convaincu
par le potentiel marché du produit. L’attention qu’y portent ses concurrents et les propositions de rachat qu’elle reçoit confirment ce potentiel. Pour structurer son
projet et trouver les fonds nécessaires pour continuer l’aventure, elle prend un associé, un ancien « DAF », afin de renforcer la légitimité de Vidiamo dans le monde industriel. Malheureusement, le casting n’est pas le bon et le binôme ne prend pas. L’argent attendu ne rentre pas alors que les coûts augmentent. La cheffe d’entreprise prend la décision de
rompre le pacte d’associés, opération qui grève encore un peu les finances de sa société.
Nouvel espoir en janvier 2000 : grosse commande d’un client américain… Début avril :
nouveau déboire, la commande est annulée la veille du départ du conteneur de poussettes !
Mais Bénédicte Perrot ne rompt pas. Comme le roseau, elle plie et passe les vagues. Son défi n’est pas de revoir sa gestion de l’entreprise mais de trouver des commandes pour avoir la capacité financière de lancer en continu une production en masse. Alors elle vend les poussettes qu’elle a en stock. Elle convainc son fabricant de produire malgré tout. Elle discute
pour un rachat de Vidiamo… Fin 2022, faute d’avancées, sur les conseils de partenaires et de
pairs, elle enclenche une procédure de sauvegarde. Les échanges avec le tribunal de commerce durent 12 mois au lieu des 3 à 6 habituels.

L’effet QVEMA

C’est à ce moment qu’elle passe dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6. Et elle franchit une nouvelle étape ! Eric Larchevêque, à l’origine de la licorne française Ledger, lui apporte les 150 000 euros requis pour payer le fabricant et recevoir son conteneur. La crédibilité et la visibilité apportées par l’émission la boostent. Elle veut raconter ce qui lui arrive pour montrer la valeur industrielle de son entreprise et son potentiel de croissance. Au-delà de ce que certains estimaient être de l’obstination, Bénédicte Perrot incarne cette capacité de rebond qu’ont les
entrepreneurs pour se réinventer et lever un à un les obstacles qui se dressent devant eux et créer de la valeur économique mais aussi sociétale. Le rebond dans la peau, condition sine qua non des entrepreneurs qui réussissent ?

 

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