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Les résultats de l’élection présidentielle ont achevé de démontrer les fractures qui existent dans notre pays. Les évolutions de notre société ont, et on ne peut que le déplorer, laissé un bon nombre de nos concitoyens au ban de la vie collective, un ban qui s’est illustré par l’abstention et un vote souvent contestataire. Car oui, la société est passée d’une lutte des classes, hermétiques, fortes et distinctes, à des communautés de destins, plus mouvantes et transversales.
Conséquence de la désindustrialisation des territoires, de l’effondrement des collectifs, de l’avènement d’une société dans laquelle consommer c’est exister et d’un «individualisme roi», cette communauté de destin, invisible socialement, se sent injustement exclue, assignée et donc isolée.
Du parcours du combattant pour faire garder leurs enfants, aux exténuants trajets domicile-travail, des horaires atypiques à l’impossibilité de consommer ce qu’ils produisent, ces travailleurs représentent près de 44% de nos concitoyens et nous permettent de mener notre vie affranchie de toutes contraintes (c’est ce qu’a démontré la fondation Travailler autrement dans sa dernière étude inédite Les Invisibles, plongée dans la France du back office).
Je sais que chacun d’entre nous mène sa vie en fonction de ses moyens et facilités individuelles. Mais la perspective d’évolution doit être un horizon pour tous. Chacun doit pouvoir maîtriser et orienter sa vie en fonction de ses aspirations et se donner les moyens d’y parvenir.
Et pour cause ! le caractère anxiogène de la situation ne touche pas les territoires de
façon uniforme : certains citoyens dans les territoires portent des projets remplis d’espoir, la solidarité y est forte !
Pour que notre pays cesse de se fracturer, il faut recréer du sens collectif et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice France. Nous appelons toutes les entreprises, les branches et les fédérations professionnelles à se joindre à nous pour valoriser les travailleurs invisibles et leur donner le coup de projecteur dont ils ont besoin et qu’ils méritent.
par Patrick Levy-Waitz
Président de la Fondation Travailler Autrement,
PDG d’ITG, leader du portage salarial