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À moins que vous ne parliez couramment finlandais, le titre de cet article peut vous paraître énigmatique… Avec une délégation de dirigeants français, j’ai participé il y a quelques semaines à une « learning expedition » en Finlande. Traduit en français, sisu veut dire persévérance ou ténacité. Pas étonnant dans un pays où les températures peuvent descendre 30° en dessous de zéro.
Que retenir de la visite des six entreprises rencontrées ?
Par défaut, le logiciel des Finlandais est réglé sur confiance. Plus de 80 % d’entre eux déclarent faire confiance a priori alors qu’en France ce chiffre ne dépasse pas 40 % (source Eurobarometer 471-avril 2018). Cela simplifie forcément la relation au travail. Durant nos visites, les échanges sont plus directs, plus synthétiques et ne sont pas pollués par des jeux politiques comme en France.
Puisque la confiance est présente par défaut, l’agilité et la capacité à changer sont comme une seconde nature pour les Finlandais. Par exemple YLE (équivalent de TF1 en Finlande) s’est lancé en 2009 dans un programme de transformation culturelle réussie grâce à une démarche Lean Agile.
Leur mantra tient en une phrase : « Aller là où personne n’est jamais allé… » Cela veut dire refuser de faire du copier-coller, inventer son propre chemin et assumer son anticonformisme.
C’est également résister à la tentation de vouloir embarquer tout le monde et donc privilégier des expériences à petite échelle plutôt que de se lancer dans un long projet, coûteux et forcément risqué. Ce qui facilite la transformation, ce ne sont pas les outils ou les méthodes mais la posture individuelle. Les leaders apparaissent comme étant ceux qui créent de la valeur là où ils interviennent. Ils font partie de réseaux en interne ou en externe. Par leur curiosité ils suscitent le goût du changement et facilitent la transformation culturelle.
Cette curiosité est le socle de Proakatemia. Cette école délivre une licence à des étudiants entrepreneurs, qui durant leur cursus doivent créer de vraies entreprises. 40 % d’entre eux d’ailleurs continuent leur activité au terme de leur scolarité. Il n’existe aucun professeur pour enseigner les fondamentaux aux élèves, juste des coachs qui facilitent la transmission du savoir. 75 % du temps sont consacrés à du travail de groupe où les étudiants apprennent les uns des autres. Les 25 % restants sont dédiés à la lecture d’ouvrages de management, de code informatique ou de philosophie.
Et c’est bien le point-clé de cette « learning expedition ». Nous avons autant appris de nos hôtes finlandais que de nos échanges entre dirigeants français. Saint-Augustin disait que le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas ne lisent qu’une seule page. Et vous, à quand un voyage apprenant pour devenir meilleur sur ce qui compte pour vous ?
Hyvä Päivä (bonne journée en finnois).