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Le 14 mai, le président de la République rendait un dernier hommage aux premiers maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, tués en mission quelques jours plutôt au Burkina en tentant de libérer les otages français.
Ces soldats d’élite faisaient partie de la crème de la crème de l’armée française : le commando Hubert. Descendant direct du commando Kieffer, première unité spéciale de la France libre, créée en 1942, le commando Hubert est l’un des sept commandos de la Marine nationale.
Il y a quelques années, j’avais eu la chance de rencontrer un des survivants du commandant Kieffer : Léon Gauthier. Né en 1922, il faisait partie des 177 membres du commando Kieffer qui avaient débarqué sur la plage de Colleville sur Orne, le 6 juin 1944. De notre longue discussion, j’avais retenu trois points clés liés au leadership. Trois points transposables dans nos organisations.
1 Il faut partager nos peurs et nos doutes pour mieux les surmonter.
Surmonter sa peur, c’est la partager avec ses coéquipiers avant de monter une opération ou après mais pas pendant. La clé pour y arriver c’est la préparation. Il faut faire que tous ceux qui interviennent reçoivent l’information directement et non pas plusieurs maillons d’une chaîne de commandement qui déforment l’information. La question clé que se posent les forces spéciales est : « Quel est l’effet final recherché ?,» c’est-à-dire pourquoi et pour quoi faisons-nous ce que nous avons à faire ?
2 Vous ne pouvez pas progresser si vous ne partagez pas de retours d’expériences
Les membres des forces spéciales font systématiquement entre eux des retours d’expériences chronologiques et analytiques de leur mission trois ou quatre jours plus tard. La question tient en un acronyme, Scar, c’est-à-dire « Si c’était à refaire ? ». En phase de Retex, on juge les faits, pas les personnes et on pose la question,: «,Est-ce que tu as mieux à proposer ? »
3 Le savoir-être fait la différence
Une équipe qui réussit, c’est avant tout des gens qui se font confiance et qui partagent des valeurs humaines communes. Je suis responsable car je sais ce que j’ai à faire dans un cadre précis. Je suis engagé. Je sais ce qui est important pour mes équipes. Je connais leurs compétences et je sais ce qu’ils apprécient de faire. Je leur donne de la liberté dans le choix de la mise en œuvre. Je suis solidaire c’est-à-dire que mon talent individuel est au service du collectif.
Remercions encore ces deux soldats qui ont sacrifié leur vie pour libérer quatre otages.