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Depuis la fin de l’été, la guerre que se livrent Veolia et Suez passionne le monde des affaires. Si Suez multiplie les manœuvres pour échapper à son rival, l’étau se resserre sur l’ancienne Lyonnaise des Eaux. Fin février, le tribunal de commerce de Nanterre s’est déclaré incompétent pour se prononcer sur la suspension de l’OPA déposée par Veolia et a renvoyé les parties devant le tribunal de commerce de Paris, ressort du siège social de Veolia. « Cette décision était importante pour Veolia et pour l’AMF alors qu’il semble que le tribunal de commerce de Nanterre veuille prendre le pouvoir sur le droit boursier », observe Alexis Marchand, associé chez Cornet Vincent Ségurel. Désormais, l’AMF doit décider de la validité de l’OPA hostile de Veolia. Elle a prévenu que sa décision pourrait prendre un mois et demi, voire deux. En attendant, ce dossier a pris une tournure politique. Le ministre de l’Économie répète qu’il souhaite « l’amicalité » entre les deux groupes français. Sans doute est-il aussi peu favorable à l’intervention du fonds américain Global Infrastructure Partners (GIP), allié à Ardian. « Si l’OPA est déclarée conforme, alors l’équipe Ardian-CGP n’a d’autre choix que de jeter l’éponge ou de surenchérir. Mais Veolia a rappelé qu’il ne vendrait pas sa part de 29,9 % dans Suez. Le groupe peut toutefois changer de position si le prix est suffisamment attractif ou s’il y est contraint », précise Alexis Marchand. Peu probable à court terme, alors que la pression monte sur Suez. En vue de la prochaine assemblée générale, le fonds Ciam, qui détient une participation inférieure à 1 % au capital de Suez, menace de proposer une résolution demandant la révocation d’une partie des membres du conseil d’administration. Il reproche aux administrateurs qui s’opposent à l’offre de Veolia de mépriser les intérêts de leurs actionnaires. L’assemblée générale de Suez, en juin, s’annonce donc déterminante, d’autant que Ciam pourrait être rejoint par d’autres actionnaires séduits par la création de valeur promise par Veolia. Pour le broker allemand Berenberg, Veolia finira par l’emporter. Une victoire qui sera, selon l’analyste, immédiatement génératrice de revenus, débloquera de nouvelles opportunités de croissance et d’amélioration de l’efficacité. Dans ce cadre, il table donc sur une hausse significative de l’action en cas de succès de l’offre.