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Enfin ! Alors qu’il apparaît toujours aussi difficile de changer d’assurance pour les prêts immobiliers, Bruno Le Maire monte enfin au créneau. Le ministre de l’Économie a demandé à la DGCCRF et au Trésor de « faire le point » sur les relations entre les banques et les courtiers. L’enjeu est de taille. Faire jouer la concurrence offrirait aux ménages de substantiels gains de pouvoir d’achat, assure Astrid Cousin, directrice de la communication chez Magnolia.fr. « Abandonner l’assurance de sa banque au profit d’un autre assureur économise de 6 000 à 15 000 euros sur la durée du prêt », explique-t-elle. Malheureusement, depuis la mise en place de l’amendement Bourquin qui autorise le changement d’assurance emprunteur chaque année, la situation n’évolue guère. « Dans 30 % des cas, les emprunteurs n’obtiennent pas de réponse à leur demande de renégociation d’assurance. Ou l’obtiennent hors délai, ce qui les contraint à attendre une année supplémentaire avant de pouvoir changer d’assurance », affirme Martial Bourquin. Un constat confirmé par Astrid Cousin qui souligne que depuis l’adoption de cet amendement, les banques n’ont perdu que 1 ou 2 % de leurs contrats et conservent une part de marché largement majoritaire (plus de 80 %). « Dans un contexte de taux bas, les marges des banques sur les prêts immobiliers se réduisent. Certains établissements financiers tentent ainsi de conforter celles sur l’assurance emprunteur. Un marché à plus de neuf milliards d’euros », précise la directrice de la communication. Soucieuses de préserver leur magot, les banques devraient faire pression sur les courtiers afin qu’ils proposent comme assurance emprunteur l’assurance de la banque et ne fassent pas jouer la concurrence. « En décembre 2019, plusieurs groupes bancaires ont modifié les conventions passées avec les courtiers : diminution de la commission bancaire, frais de dossiers pour les clients qui augmentent et déconventionnement si trop de délégations d’assurance réalisées par le courtier… », précise Martial Bourquin, dont une proposition de loi sur l’assurance emprunteur est en cours de navette au Parlement. « Les banques devraient jouer la montre dans l’attente d’une réaction du gouvernement, mais au moins, les choses bougent dans le bon sens, celui du client », souligne Astrid Cousin.

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