The Treep, en route pour le voyage d’affaires bas-carbone

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Laurent La Rocca, cofondateur et CEO de the Treep

Qui ? The Treep
Quoi ? Un logiciel de réservation à destination des entreprises pour qu’elles voyagent à plus bas-carbone

Le voyage d’affaires a connu une période creuse pendant deux ans. La faute à une pandémie venue dérègler notre façon de travailler, vivre, d’être au monde. Depuis, le secteur rebondit, à l’instar de the Treep, un éditeur de logiciel de réservation de voyages d’affaires éco-responsables. La société, fondée en 2016 par Laurent La Rocca et Pierre-François Verbecque, vient de réaliser une levée de fonds d’1,6 million d’euros. De quoi pousser encore un peu plus les entreprises à revoir leurs voyages d’affaires. Un Paris-Marseille en avion pour assister à une conférence et, peut-être surtout, son cocktail dînatoire, c’est fini. Entre autres.

« J’avais envie de monter mon entreprise, de créer un concept utile […] Nous sommes en 2016, un an tout juste après la COP21 à Paris, et toujours le même constat : la mobilité s’affiche comme l’un des plus grands contributeurs de gaz à effet de serre dans le monde », nous explique Laurent La Rocca. Cet ex-salarié d’un grand groupe asiatique spécialisé dans les smartphones, fonde The Treep avec Pierre-François Verbecque. Objectif ? rendre les voyages d’affaires plus propres, plus raisonnables, plus responsables. Sur ce point, The Treep en définit les grands principes en lien avec la Fondation Good Planet.

De pair avec les agences de voyages

The Treep, c’est un « self booking tools ». Dit autrement, un logiciel de réservation qui permet de comparer, combiner et réserver les trains, vols, voitures et hôtels dans le monde entier. Et qui incite les entreprises clientes à opter pour des voyages moins gourmands en termes d’émissions carbone. « Évidemment, in fine, c’est le client qui décide de son voyage […] Mais notre logiciel propose toutes les alternatives possibles, notre défi c’est d’encourager un utilisateur qui allait réserver un avion à prendre le train, quand c’est possible et plus éco-responsable, de parvenir à un transfert de mobilité à la suite d’une prise de conscience », explique Laurent La Rocca. Car oui, naviguer sur The Treep, c’est s’exposer à quelques piqûres de rappel : « Un passager en classe affaires ou premières génère plus d’émissions de GES qu’un passager en classe économique », lit-on sur le logiciel. Il faut savoir renoncer à son petit confort.

En pratique, ce sont les agences de voyages d’affaires qui font appel et rémunèrent the Treep en échange d’une location des technologies développées par Laurent La Rocca et ses équipes. « Nos technologies, c’est un gain de temps et de productivité considérable pour les agences […] De notre côté, c’est une façon de nous lier avec les acteurs qui détiennent en grande partie le marché du voyage d’affaires des entreprises de 50 salariés et plus, les agences », précise le CEO. En parallèle, The Treep touche en plus une commission sur les transactions effectives.

À l’avenir, je plaide en faveur d’un quota de voyages d’affaires à respecter,

Laurent La Rocca

Quel avenir pour le voyage d’affaires dans un monde régi par la « visio » ?

Voyager bas-carbone ou ne pas voyager du tout ? À l’arrivée, une mission réussie pour The Treep, n’est-ce pas un voyage complètement annulé ? « On travaille sur un outil d’aide à la décision qui permettra de juger du caractère réellement essentiel ou non d’un voyage d’affaires […] Avec une prise en compte du motif et du degré de substituabilité [une réunion à distance est-elle possible ? ndlr], du team building par exemple, c’est difficile de resserrer les liens entre collaborateurs en visio… », défend Laurent La Rocca. Les voyages d’affaires existeront bel et bien demain, car rien ne remplacera les liens physiques, mais ils se feront sans doute de plus en plus rares… du moins ils seront vraiment légitimes, justifiés. « À l’avenir, je plaide en faveur d’un quota de voyages d’affaires à respecter, fondé sur l’empreinte carbone, et propre à chaque entreprise pour tenir compte de divers critères : taille de l’entreprise, secteur, etc. », lance l’entrepreneur.

The Treep n’a pas encore officiellement le statut d’entreprise à mission, « les démarches prennent un peu de temps », relève Laurent La Rocca. Mais c’est bien l’objectif, car the Treep a tout d’une société à mission et d’avenir. La preuve, en janvier, l’entreprise est parvenue à lever 1,6 million d’euros, notamment grâce à IMA Participations (Fonds d’investissement du groupe IMA) et la Banque des Territoires. De sorte à consolider les équipes techniques et commerciales de the Treep. Nous ne voyagerons plus jamais comme avant. Tant mieux.

Rédacteur en chef. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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