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Qui ? Imparfaite
Quoi ? Une plate-forme en ligne de vente de vêtements vintage
Fin 2017, Camille Gabbi et Ariane de Béchade décident de créer un site de mode en ligne qui vient lutter contre la fast-fashion. Les deux entrepreneures redonnent vie à des pièces de qualité, vintage, pour rompre avec cette obsession que nous avons parfois : acheter, jeter, acheter de nouveau… En fonction d’une mode qui s’impose à nous. La mode éternelle, ce pourrait être le credo d’Imparfaite, une marketplace qui promeut une mode écoresponsable.
Camille et Ariane, c’est d’abord l’histoire de deux inséparables. Toutes deux se rencontrent sur les bancs de l’école, en classe préparatoire. Ariane de Béchade, elle, a toujours été passionnée de mode, très attachée à son look… mais contrainte, parce qu’encore étudiante, à un petit budget. Bien s’habiller sans dépenser une fortune ? Voilà tout l’intérêt des friperies. Pour Camille Gabbi, allergique à la poussière, ce type de lieux ne lui faisait en aucun cas vibrer, bien au contraire. Peu à peu, Ariane de Béchade convainc son amie, et après avoir chiné quelques jolies pièces chaque week-end, Camille Gabbi se réconcilie rapidement avec les friperies.
Une passion pour le vintage et une sensibilité écolo’
Les deux amies font leur chemin chacune de leur côté, toutes deux dans des grands groupes. Un jour, assises à la terrasse d’un café, les deux femmes prennent conscience de cette pression de la nouveauté, une logique que l’on retrouve dans les enseignes de fast-fashion. Aller à contre-courant de ce qui se fait, c’est un pari qu’osent relever ce duo d’entrepreneures. « On adorait le vintage, et on avait cette sensibilité écologique », nous explique Camille Gabbi, qui lance donc avec Ariane de Béchade Imparfaite en 2017.
Toutes les pièces proposées sont vintage, soit des vêtements et accessoires qui ont été produits il y a au moins vingt ans. Dit autrement… seconde main n’est pas vintage ! Puisqu’une pièce de seconde main peut être revendue, non pas par son producteur initial certes, alors qu’elle reste relativement neuve. Aujourd’hui Imparfaite travaille avec 3 500 friperies et dépôts-ventes en France et en Belgique, et fait donc l’intermédiaire entre des vendeurs professionnels et des acheteurs – pas forcément experts dans l’art de chiner les vêtements. « Remettre la lumière sur des pièces oubliées », résume Camille Gabbi, à l’heure où l’industrie du textile est responsable de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Plus de 130 000 pièces sont disponibles sur la plate-forme et représentent nombre de marques comme Ysé, Bobbies, Blundstone, etc. On trouve toujours aussi l’intemporel jean Levis 501. « Depuis quelques mois on va chercher d’autres stocks dormants en nouant des partenariats avec des marques de mode auprès desquelles on récupère leurs pièces dites imparfaites », précise la cofondatrice.
La seconde main, une fausse bonne idée ?
La clientèle d’Imparfaite, plutôt CSP+ et féminine, qui vient chercher un coup de cœur. En moyenne les pièces sont vendues à 70 % du prix du neuf, pour un panier moyen d’une cinquantaine d’euros sur le vintage par exemple. De cette mise en relation entre vendeurs et acheteurs, la plate-forme prend une commission, environ 20 %.
Une mode éternelle pour des achats responsables. Imparfaite n’aurait pas lieu d’être sans sa démarche RSE et se distingue par une approche qui ne relève en rien de la seconde main, critiquée par Camille Gabbi. « Davantage de seconde main ne signifie hélas pas moins de première main […] La plate-forme Vinted ne s’est jamais aussi bien portée alors qu’en parallèle le groupe Inditex (propriétaire de Zara, ndlr) réalise des chiffres records. Les consommateurs ne remplacent pas les achats neufs avec la seconde main, les deux se cumulent. Pire, on achète d’autant plus facilement neuf et sur un coup de tête que l’on sait qu’il existe cette possibilité de revente », défend Camille Gabbi. La mode, elle aussi, doit ralentir.