Comment fonctionne le pass rail ?
Un train arrive en gare de Béziers. (Crédits : Shutterstock)

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Le pass rail est désormais disponible à la vente. Quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle offre ferroviaire destinée à la jeunesse ?

Est-il imaginable d’étendre cette mesure à l’Europe dans son ensemble ?

Certes, c’est une petite révolution, mais elle va sans doute faciliter la vie des jeunes gens. Le pass rail est disponible à l’achat depuis ce mercredi 5 juin. Cette promesse d’Emmanuel Macron va permettre aux jeunes âgés de 16 à 27 ans de pouvoir se déplacer à volonté en TER et Intercités, pour la somme de 49 euros par mois, en juillet et en août. Il est vrai qu’à l’origine, le projet devait être destiné à tous et tout le temps, mais c’est un début. Une « expérimentation », assume même le ministère des Transports. Le gouvernement et la SNCF s’attendent à en vendre 700 000 cet été.

Une timide mise en œuvre

Entièrement digitalisé, le pass rail peut être acheté sur divers sites, SNCF Connect en tête. Il est valable pour 31 jours et l’on peut choisir de le faire débuter au 1er juillet et/ou au 1er août. Notons que l’Île-de-France est la seule région exclue du dispositif, afin d’éviter de surcharger les transports durant les JOP. Il est néanmoins possible d’emprunter un TER depuis Paris. « L’objectif, c’est de monter en puissance à la fois sur la durée et sur le nombre de régions concernées », indique le cabinet du ministre des Transports. Un premier bilan sera proposé en septembre, avec la volonté d’intégrer la région-capitale au pass 2025.

Annoncé en septembre dernier, l’accouchement du pass rail français fut assez délicat. L’accord avec les régions fut obtenu au forceps. Les Hauts-de-France de Xavier Bertrand, l’Auvergne-Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez et la Normandie d’Hervé Morin traînèrent longtemps les pieds. D’abord, car le financement s’avère difficile (10 millions d’euros pour l’État, 3 millions pour les régions). Chaque région possède par ailleurs sa propre politique de financement et certaines, comme l’Occitanie, proposaient déjà la « gratuité » à partir du onzième trajet mensuel sur leur réseau TER, pour les jeunes. Enfin, le pass rail peut créer un choc de la demande : il faut que la SNCF puisse suivre, afin d’éviter des trains bondés.

Comment cela fonctionne-t-il chez nos voisins ?

Cette idée s’inspire de divers modèles européens. Au premier titre, l’Interrail allemand ou « Deutschland ticket ». Si le prix est le même qu’en France (49 euros par mois) celui-ci est plus avantageux, car il s’applique également aux transports urbains, sans limite d’âge et de nationalité. Onze millions d’abonnés sont déjà séduits.

En Autriche, pays amoureux de son réseau ferroviaire, l’offre est encore plus avantageuse. Pour 1 095 euros par an, soit 91,25 euros par mois, vous pouvez emprunter autant de trains et de bus que vous le voulez, sans limitation d’aucune sorte. Les moins de 25 ans et les plus de 65 ans bénéficient d’une réduction (821 euros à l’année, soit 68 euros par mois). Un abonnement qui ne s’appelle pas « Ticket Climat » pour rien…

Le Portugal tente également l’expérience, avec un « pass ferroviaire national », également affiché à 49 euros. Plus originale, l’Italie propose des offres « Italia In Tour 3 » et « Italia In Tour 5 ». La première donne le droit de voyager de manière illimitée en trains régionaux, durant 3 jours, pour 29 euros. La seconde donne la possibilité de le faire durant cinq jours, pour 49 euros.

Vers un pass rail européen ?

La Suisse propose une offre semblable, principalement destinée aux touristes étrangers, entre 3 et 15 jours. Par exemple, pour 293 euros (295 CHF), vous pourrez voyager durant quatre jours sur tous les trains du pays, cela en seconde classe.

Notons qu’Emmanuel Macron – qui décida de mettre en œuvre ce projet à moins d’une semaine des européennes – aimerait changer d’échelle et proposer un vaste pass rail européen, élargissant ainsi l’actuel Interrail, pour l’heure difficile d’accès. Ce n’est pas pour demain la veille, mais un pass rail franco-allemand pourrait servir d’ébauche dès l’an prochain… Si les négociations aboutissent.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.