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L’étude Tenkan fait état de belles progressions sur le rôle et l’image de la communication en Afrique. Il reste cependant toujours des axes d’amélioration.
Frédéric Fougerat, l’un des communicants les plus crédibles de France, a une audience en Afrique. Ses livres Un DirCom n’est pas un démocrate et La Com est un métier sont très plébiscités dans les pays francophones du sud-Sahara. Alors, le fondateur de l’agence de communication Tenkan, a voulu comprendre l’image qu’avaient les communicants africains entre eux, et auprès des populations locales.
« Qui s’intéresse à l’Afrique comprend que dans leurs dynamiques actuelles, les pays francophones du continent investissent de plus en plus le champ de la communication », peut-on lire dans l’étude de Tenkan. Dans les faits, le métier de communicant emploie beaucoup de jeunes (41,7 % ont entre 20 et 30 ans). Par conséquent, il officie comme catalyseur pérenne pour les économies du continent. De plus, 67,6 % des communicants africains ont été formés sur place, par la transmission et le savoir-faire des écoles locales. Une aubaine. Surtout à l’heure où la majeure partie des pays font tout leur possible pour garder leurs jeunes talents chez eux…
La communication au service d’un continent plus serein
C’est pourquoi Patrick Muyaya, ministre congolais de la communication et des médias ne s’y trompe pas. Lui milite depuis des années pour faire fleurir les métiers de la communication dans son pays. Alors que différentes crises de toute nature chahutent l’Afrique, il sait mieux que personne que posséder de bons réseaux de communications commerciales et institutionnelles demeure primordial. L’étude de Tenkan le confirme : « Cette dynamique (celle de la communication en Afrique, ndlr) […] n’est probablement pas prête de s’arrêter. Notamment grâce ou à cause de la crise qui renforce le rôle de la communication dans les organisations ».
La communication de crise jouit d’ailleurs d’une meilleure image auprès des professionnels d’autres secteurs. Quand les métiers du marketing/com sont encore largement perçus comme des tâches que « tout le monde peut faire », la communication de crise semble, elle, plus légitimée. Au sein des communicants, 93,1 % d’entre eux estiment d’ailleurs avoir un rôle à jouer en cas de trouble dans leur pays. Et 22,4 % considèrent que leur métier est proche de celui de journaliste.
Un marché pour l’avenir optimiste
Le marché de la communication en Afrique francophone est encore jeune et empreint de potentiel. Il présente d’ailleurs de belles opportunités et perspectives pour l’avenir. En France, c’est un business porteur, qui pèse lourd dans le PIB (32,7 milliards d’euros en 2022 selon emarketing.fr). D’ici à dix ans, les pays africains pourraient eux aussi profiter de cette belle dynamique. C’est en tout cas ce que pensent les communicants interrogés par Tenkan. 77,2 % d’entre eux considèrent avant tout que la communication sera indispensable au développement économique d’ici à dix ans. Concernant la démocratie et l’information, plus de la moitié des communicants francophones africains pensent aussi qu’ils seront « indispensables », toujours d’ici à dix ans.
Le marché est donc bercé d’optimisme à tous les niveaux par ses acteurs. Une bonne chose, car selon Frédéric Fougerat, ce sera à eux de « montrer le vrai visage d’un continent en pleine dynamique » et de communiquer sur le changement de narratif afin d’ « exister aux yeux du monde ». Alors haut les cœurs !