Un post sur LinkedIn permet de sauver sa start-up de la faillite !

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L’action solidaire

Lorsqu’il écrit son article sur LinkedIn, Nicolas Gueugnier souhaite partager son histoire. « Je venais d’écrire un mail à mes actionnaires pour leur dire que, malgré tous mes efforts, mon dernier plan venait de se planter, et que j’allais demander une mise en liquidation judiciaire. Après ce mail je me suis dit, il faut que ça sorte et, du coup, afin d’évacuer ce que j’étais en train de vivre, j’ai écrit cet article. » Dans celui-ci, il revient sur les épreuves qu’il a traversées ces derniers mois, les dernières depuis qu’il a cofondé BigMoustache en février 2013. L’entreprise marche bien, mais est basée sur un modèle d’abonnement de lames de rasoir, dont le panier moyen dépasse rarement les six euros. Dépendant d’un gros volume de commandes, il peine à rentabiliser son activité et à générer suffisamment de trésorerie pour honorer ses commandes et ses fournisseurs. Nicolas Gueugnier a pourtant encore de la ressource et de l’espoir. Son banquier lui a accordé depuis plusieurs mois une ligne de découvert remboursable chaque mois, qui lui permet d’avoir plus de flexibilité de trésorerie. En effet, tous les mois il est obligé de décaisser ses fournisseurs quelques semaines avant l’encaissement de ses clients. L’autorisation de découvert permet de donner du souffle à ce chiffre d’affaires garanti, mais décalé. Pourtant, à cause d’un changement d’interlocuteur, cette « facilité » n’est plus acceptée par la banque. Une épreuve qui ne signe pas encore la fin de l’activité, puisque le seul co-fondateur opérationnel est en discussion avec un e-commerçant. Ce dernier le laissera finalement tomber deux semaines avant le rendez-vous de Nicolas Gueugnier au tribunal de commerce pour négocier la suite. Dès le lendemain, l’article publié est repris, partagé, relayé par des gens touchés de près ou de loin par une situation similaire. « Mais la façon dont les gens réagissaient sous-entendait qu’ils comprenaient mon article comme un article post-mortem. A ce moment-là, je me suis dit : je ne suis pas encore tout à fait mort, j’ai un besoin à court terme de financement et nous sommes encore debout, pourquoi ne pas essayer de faire venir les gens sur le site ? », raconte Nicolas Gueugnier. Ce dernier lance alors une sorte de campagne de crowdfunding directement sur son site : trois jours plus tard, il écrit un autre article expliquant que l’entreprise est toujours sur pied, et que s’il arrive à réunir 30000 euros de commandes, il pourra passer le mois de novembre et bénéficier de la période propice des fêtes de Noël. Invité sur BFM Business pour parler d’échec suite à la publication de son premier article sur LinkedIn, il expliquera au journaliste Stéphane Soumier, deux minutes avant l’émission, qu’il lui reste encore un peu d’espoir et qu’il compte bien mettre cela en avant. Qu’à cela ne tienne, l’émission est axée autour de cette ultime tentative de rebondir. Et cela fonctionne, 36000 euros de commandes sont réalisées en quelques jours. Cela permet à l’entreprise de passer le mois critique de novembre. L’article publié sur LinkedIn, qui a été partagé plus de 700 fois, fera aussi venir des investisseurs, intéressés par le concept. Aujourd’hui, BigMoustache a ouvert son capital à SIA Partners qui y a investi 500000 euros, ce qui fait dire au fondateur  : « Aujourd’hui j’ai une situation à long terme pérenne, j’ai pu éponger des dettes fournisseurs grâce à cet investissement. J’avais quand même réussi à tenir jusque-là grâce à des fournisseurs qui avaient accepté de jouer le jeu ». L’occasion également pour lui de recruter des profils complémentaires au sien et de travailler sur une nouvelle version de son site internet. L’enseigne a également organisé une soirée le 20 mars pour remercier l’ensemble des clients qui ont permis à l’aventure de continuer.

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