UE
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Les agriculteurs illustrent de manière très palpable les dérives de l’UE. L’occasion de rappeler quelques vérités.

L’UE doit-elle continuer à être en première ligne face à la crise agricole ou faut-il reprendre cette compétence politique ?

Les élections européennes de juin prochain seront-elles influencées par la crise agricole en cours ? Le plus probable est que d’ici là, une autre actualité aura chassé la présente et que, comme à l’habitude, les électeurs n’en auront à peu près rien retenu. Et pourtant ! Avec leur opiniâtreté et leur sens aigu du réel, les agriculteurs ont refusé de marcher autour du problème. Ils ont su pointer du doigt le véritable péril qui les menace : Bruxelles. Et qu’on ne vienne pas nous dire, à l’instar d’Emmanuel Macron, qu’il est facile d’incriminer les technocrates, rappelant à qui mieux-mieux, comme une prière, que « l’Europe nous protège ». Ah bon ?

Que l’UE (qui n’est pas l’Europe) se protège, c’est exact. Nous l’avons vu la semaine passée lorsque des barbelés ont été installés tout autour du quartier Robert Schumann, pour bunkeriser le Parlement européen de Bruxelles avant l’arrivée des tracteurs. Une image grinçante, terrible, surtout lorsqu’on la confronte aux slogans « Use your vote » (sic) qui sont déployés partout dans la ville, en guise de publicité démocratique. Soviétique, orwellien…

L’accord Mercosur peut revenir par la fenêtre

L’UE protège également certains intérêts, le plus souvent ceux des élites allemandes. S’il ne faut pas incriminer le principe du libre-échange, celui-ci devient tout à fait inopérant lorsqu’il s’agit de négocier avec les pays du Mercosur un accord qui fixe, en clair, qu’on échangera des berlines allemandes contre des steaks hachés brésiliens. Au milieu de tout cela, l’agriculteur français joue le rôle, pardon de l’écrire ainsi, du cocu. Et même, face à la multiplication des suicides, celui plus tragique encore de la victime expiatoire.

Alors, on nous dira qu’Emmanuel Macron et Gabriel Attal, face à la grogne, sont soudain devenus de farouches adversaires à cet accord de libre-échange UE-Mercosur qu’ils louaient pourtant avant-hier… Chat échaudé craint l’eau froide : les Français se souviennent de la manière dont leur opposition exprimée par référendum au projet de Constitution européenne en 2005 avait été piétinée par les députés et sénateurs, lors de la ratification en Congrès du Traité de Lisbonne.

Ainsi, cet accord UE-Mercosur évacué par la porte, risque fort de revenir par la fenêtre à un moment ou un autre. Sans oublier l’entrée de l’Ukraine dans le marché commun, nouvelle idée destructrice qui risque un jour ou l’autre de se réaliser. Comme l’indique la Coordination Rurale, cela serait « le coup de grâce » infligé à l’agriculture française.

La France verse à l’UE 12,4 milliards de plus qu’elle n’en reçoit, PAC comprise

Terminons avec un clair rappel de ce que nous apportons à l’Union européenne, puisqu’il faut dire que la France est contributrice nette, c’est-à-dire qu’elle verse au budget bruxellois bien davantage qu’elle ne reçoit. PAC comprise, il faut l’asséner, tant les gens sont persuadés du contraire.

Citons la Commission européenne elle-même : « La France est le deuxième contributeur au budget de l’Union européenne derrière l’Allemagne, avec 28,8 milliards d’euros versés en 2021 ». (Dernière année où des résultats clairs ont pu être enregistrés). La France n’a récupéré que 10 milliards d’euros (dont environ 9 milliards issus de la PAC), ce qui fait un différentiel de 12,4 milliards, soit autant que le budget annuel du ministère de la Justice ! Au-delà de la gravité d’un tel écart, l’inquiétant est évidemment l’abandon de notre souveraineté sur de nombreux plans. Ainsi, les agriculteurs peuvent dire, comme Margaret Thatcher en son temps : « I want my money back ! ».

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