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Avec 31,4 % des voix obtenues aux Européennes, Jordan Bardella a appelé à dissoudre l’Assemblée nationale. Un souhait exhaussé par le président de la République, qui convoque de nouvelles élections législatives, les 30 juin et 7 juillet prochains.
La cuisante défaite de la majorité présidentielle a conduit Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Si sa décision est « une preuve de courage » selon ses alliés, l’opposition parle plutôt d’un hara-kiri à trois ans des prochaines élections présidentielles. En effet, dans 19 jours, les Français choisiront quels députés ils souhaitent voir en majorité à l’Assemblée. On vous explique comment ça va se passer.
Du fait de la dissolution, c’est l’article 12 de la Constitution qui entre en vigueur. Ce dernier prévoit un délai de 20 à 40 jours pour organiser un nouveau scrutin des législatives. Le délai est donc très serré pour les potentiels candidats, surtout qu’Emmanuel Macron a choisi le timing le plus court. En annonçant un premier tour le 30 juin, il ne laisse que 21 jours de préparation à ses adversaires politiques.
Une campagne express : Macron donne le tempo
Le délai de candidature est d’ailleurs, lui aussi très serré. Selon les termes de l’article L-157 du Code électoral, « les déclarations de candidatures doivent être déposées, en double exemplaire, à la préfecture au plus tard à 18 heures le quatrième vendredi précédant le jour du scrutin ». Autrement dit, nous sommes déjà hors des clous.
Heureusement, dans cette situation, l’article 12 de la Constitution prévaut et laisse plus de temps aux candidats. Si pour l’heure, aucune date n’a été arrêtée, le média Contexte parle du 14 juin comme limite très probable. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour organiser d’éventuelles coalitions à droite, comme à gauche.
Encore le temps de s’inscrire sur les listes électorales ?
Encore une fois, une élection aussi imprévue laisse sur le carreau quelques règles établies. En temps normal, il n’est possible de s’inscrire sur les listes électorales que jusqu’au sixième vendredi qui précède le premier tour d’une élection. Encore une fois, ceux qui voudraient s’inscrire maintenant, à 19 jours du premier scrutin, seraient donc hors des clous. Le gouvernement devrait préciser sa position sur ce sujet prochainement, dans son décret de convocation des électeurs.
Il est aussi bon de rappeler qu’un Français qui a atteint 18 ans est inscrit automatiquement sur les listes électorales dès lors qu’il a réalisé son recensement citoyen à partir de 16 ans. Cette règle s’applique aussi à toutes les personnes qui sont devenues françaises après leur majorité.
Aujourd’hui, la France prévoit aussi un délai différent pour certaines situations. Ainsi, les jeunes de 18 ans sans recensement, les personnes qui ont récemment déménagé, celles qui ont recouvré leur droit de vote depuis peu et celles qui viennent d’être naturalisées françaises peuvent s’inscrire jusqu’à dix jours avant le premier tour. Ce délai pourrait se généraliser.
S’y prendre en avance pour préparer sa procuration
Pour celles et ceux qui sont inscrits, il reste à traiter le vote par procuration. La pratique est devenue indispensable au fil des dernières élections. Et pour ces nouveaux scrutins de juin et juillet 2024, il est toujours possible d’en user. Malheureusement, c’est assez chronophage. Il faut notamment remplir un formulaire en ligne ou se présenter dans un établissement judiciaire (commissariat, gendarmerie ou tribunal judiciaire) pour la déposer. À 20 jours du premier tour, voilà qui ne laisse pas beaucoup de temps pour s’organiser.
Surtout que l’administration française préconise de déposer sa procuration « le plus tôt possible » pour éviter les délais d’acheminement et de traitement du document. Si, dans les faits, il est possible de faire la démarche jusqu’à la veille des élections, ce scrutin de dernière minute pourrait créer des embouteillages dans l’administration. Prévoyez large !