Borne
Elisabeth Borne, crédits : shutterstock

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Désormais en seconde division de la politique, Madame Borne prépare son retour à l’Assemblée.

Que mijote Élisabeth Borne ? Désormais dotée du statut peu enviable de « poids lourd de la macronie », l’élue du Calvados va tenter d’exister librement, sans les contraintes pesantes de Matignon. Jusqu’à gêner le duo Macron/Attal ?

Nous savons qu’elle vous manque énormément. Courage, chers Français : elle ne va plus beaucoup tarder à revenir dans la lumière. Élisabeth Borne profite de vacances (dont il appartient à chacun de dire si elles sont bien méritées) et fera dans les prochains jours son entrée à l’Assemblée nationale. Députée du Calvados, elle siègera pour la première fois en tant qu’élue du peuple. Hier encore au centre de nos vies, l’éconduite a pu se ressourcer dans un riad, à Marrakech. Elle affectionne particulièrement la place Jemaa el-Fna et goûte volontiers aux spécialités locales.

Le tout-Paris des médias s’interroge à son sujet

Lorsque des touristes viennent à la croiser au coin d’un marché aux épices, d’aucuns n’hésitent pas à lui demander une photo, qu’elle accorde volontiers. Plus loin, d’autres, moins élégants, tournent une vidéo sans son accord, avant de la diffuser sur les réseaux sociaux. Et capturent un peu de son intimité, richesse sur laquelle elle veille jalousement.

Seule l’animatrice Faustine Bollaert a semblé ces derniers jours s’inquiéter du sort de l’ancienne gouvernante, aussitôt partie qu’oubliée par l’opinion. Dans l’émission humoristique « Quelle Époque ! », Faustine Bollaert joue les psychologues de comptoir : « Quel peut être le moteur ? (…) Pour avoir un poste comme celui-là, est-ce que c’est de l’ego ? Est-ce que c’est de l’ambition ? Pour aller se mettre dans un poste qui est d’une telle violence où on s’en prend tellement plein la figure… ».

Bollaert l’empathique poursuit sa logorrhée : « Pour elle, c’est tellement d’une violence inouïe du début jusqu’à la fin qu’on se demande au nom de quoi ? Est-ce que c’est l’ambition ? L’idéalisme ? […] Comment on vit l’après ? ». L’animatrice soi-disant préférée des Français lance, goguenarde, une invitation à la débauche : « J’espère qu’elle court, qu’elle se prend des apéros, qu’elle danse, qu’elle s’amuse ». Dans une autre émission, Apolline de Malherbe, présentatrice de RMC, n’hésitait pas à casser du sucre sur le dos de l’ancienne « Première », avec son habituel mauvais français et son petit ton volontiers vengeur. « Elle était dure, assez sèche […] c’est quelqu’un qui n’a pas une vraie team ».

Du côté du pouvoir, on pousse un grand « ouf » de soulagement. Comment E. Borne aurait-elle pu faire face à la crise agricole ? Certes, elle aurait eu bien plus de mal à s’appuyer sur une botte de foin pour se livrer à une séance de « populisme mondain » façon Attal. La bûcheuse n’a jamais trop su comment parler à ceux que le sénateur écologiste Yannick Jadot nomme avec mépris « les Français du quotidien ». Elle incarnait cette grande raideur froide du pouvoir administratif et technicien, volontiers grinçant. Mais semblait assez digne, timide, peu apte au mensonge. Peut-être finalement était-elle plus humaine que beaucoup d’autres…

Peut-elle se rebeller contre Emmanuel Macron ?

Désormais simple députée, certains fantasment et l’imaginent prendre la tête d’une fraction gauchisante des députés macronistes. Borne peut-elle passer du rôle d’élève modèle à celui de frondeuse, dans la position du tireur couché ? Son arrivée au sein du groupe Renaissance ne fait pas que des heureux. Voilà déjà un casse-tête : il faudra lui trouver un bureau à la mesure de ses anciennes fonctions. En effet, difficile de l’installer dans un cagibi sous les toits… Sylvain Maillard, président du groupe et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, ne sont pas ravis de faire une place à celle qu’on surnomme parfois dans les couloirs « la femme qui ne dit jamais bonjour ». Elle va certainement leur faire de l’ombre. Et développer des hiérarchies parallèles avec certains députés.

Celle qui aurait tellement aimé rester à Matignon aura probablement envie de « donner le coup de pied de l’âne » à cet Emmanuel Macron qui l’exclut du pouvoir. Sans compter qu’elle n’apprécie pas plus que cela Gabriel Attal, dont elle se méfiait… Sans savoir jusqu’à quel point elle avait raison ! Pas de doute : pour Borne comme tant d’autres, la vengeance est un plat qui se mange froid… Espérons donc que Monsieur Attal aime la glace.


Les perles de la politique

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Louanges d’Attal : Ruth Elkrief est-elle allée trop loin ? · « Il a vraiment suscité une très forte attention » ; « Il a tenu l’hémicycle à 34 ans » ; « Gabriel Attal fait exactement ce qu’on attend des politiques aujourd’hui » ; « Il y a un ton, un style, un rythme, une forme de clarté, ça va vite, la phrase est courte, on comprend ce qu’il dit, voilà, c’est quand même agréable, il va droit au but » ; « On sent un grand professionnalisme » ; « Globalement, on sent qu’il se passe un truc, c’est pas mal, ça réveille ». Non, ce ne sont pas les éléments de langage d’un député Renaissance, mais l’analyse de notre consœur de LCI, Ruth Elkrief. Une journaliste estimable qui s’est peut-être un peu laissée déborder par l’émotion… Ayons l’audace de la pardonner.

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