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Escape game, salle d’escalade ou encore « CV loto ». Les recruteurs ne savent plus quoi inventer pour attirer les candidats. Tour d’horizon des modes de recrutement les plus extravagants. Croyez-nous, ça vaut le détour !

« Envoyez un CV et une lettre de motivation, nous vous convoquerons pour un entretien la semaine prochaine dans nos locaux. » Stop ! On arrête tout et on reprend depuis le début. Si vous, recruteurs, n’avez jamais eu autant de candidatures pour tel ou tel poste, sachez qu’il n’a également jamais été aussi simple de postuler. Les entreprises, et les offres d’emploi qui vont avec, ne manquent pas – même si tout dépend, évidemment, du secteur. Alors pour se démarquer, certaines sociétés ont imaginé un processus de recrutement qui sort complètement des sentiers battus. Sélection – non exhaustive – des politiques RH les plus croustillantes.

 

C’est peut-être votre jour de chance

Remporter le jackpot avant même d’être embauché·e ? Nous sommes en février lorsque le groupe français Panorama Impact Management, à Lyon, lance sa grande loterie de CV. Rien de plus simple : l’entreprise procède à un tirage au sort parmi l’ensemble des candidatures reçues. Les chanceux·ses remportent la somme de… 1 000 euros ! Avec un tirage par mois pour une enveloppe totale de 5 000 euros. Précision, celle ou celui qui touche le gros lot n’est pas nécessairement la future recrue. Le stratagème mené par PIM ne vise pas la simple démarche philanthropique, il s’apparente avant tout à un recrutement de la dernière chance… Puisque l’entreprise fait face à une pénurie de main-d’oeuvre – menuisiers poseurs, peintres, agents de quai, ingénieurs système, etc. En plus du coup de com, l’entreprise s’offre la création d’un immense vivier de candidat·es pour son développement futur… Reste à savoir si les sollicitations des postulant·es ne se réduisent pas à l’appât du gain ,stricto sensu, plutôt qu’à l’envie profonde de rejoindre le groupe.

 

Soyez ambitieux… et surtout ne regardez pas en bas !

Pensiez-vous, un jour, placer les termes « mousqueton », « poulie » et « grimper en tête » face aux recruteurs ? Ce n’est pas un gag : dans cette entreprise de Seine-et- Marne, le traditionnel entretien d’embauche se déroule en… salle d’escalade. Étonnant, car la société – Elcimaï – est spécialisée dans les secteurs de l’ingénierie, du numérique, du bâtiment et de l’environnement. « Elcimaï » renvoie tout de même au célèbre site français d’escalade, le Cimaï, dans le Var… Axel Denier, directeur général adjoint du groupe, est un grand amateur d’escalade.

 

Combien de balles de tennis peut-on faire rentrer dans un A380 ? – question de recrutement au Crédit Agricole.

 

Plus qu’une passion, une obsession : c’est ce même Axel Denier qui a proposé l’escalade comme processus de recrutement. L’objectif : dévoiler la personnalité des candidats, leur esprit d’équipe et leur persévérance. Pour les acrophobes, un entretien plus classique reste envisageable… Pas de discrimination chez Elcimaï !

 

3,2,1… Go !

Le jeu révèle les caractères. Les traits de personnalité d’un·e candidat ·e. Proposez une heure d’escape game à vos futures recrues et vous en saurez davantage sur elles qu’en lisant CV, lettre de motivation ou notes en espagnol au baccalauréat. Grosso modo, les candidats vont devoir résoudre des énigmes en un temps imparti pour réussir à s’échapper. De grands groupes ont déjà lancé ce pari comme Natixis Assurances, Accenture ou Groupama. Entre autres. Un délai imparti met en exergue la capacité des candidats à gérer leur stress et la pression – fort utile dans l’entreprise, temple des asap et deadlines. Sans oublier que la résolution des énigmes se fait le plus souvent à plusieurs : l’escape game met alors en lumière les qualités d’écoute, de solidarité et d’entraide des postulant ·es. Simple, efficace, amusant.

 

Des questions venues tout droit de Mars

Exit les incontournables « plus grandes qualités ou pires défauts ». Parfois, les entreprises cassent les codes, y compris les grands groupes, pour mesurer la faculté à rebondir des candidats. Comme poser des questions qui sortent d’absolument nulle part : « Combien de balles de tennis peut-on faire rentrer dans un A380 ? », dixit Groupe Crédit Agricole. « Que pense de vous votre conjoint ? », demandait Accor Hotel. « Dessinez- moi la maison de mes rêves », lançait SFR. De son côté, Wawestone teste ses potentielles recrues sur des thèmes bien plus essentiels : « Estimez le marché annuel des stylos à bille en France » ou « combien de jetons de poker sont vendus chaque année en France ? » Vous pourriez regretter toutes ces fois où vous avez manqué Samuel Étienne (ou Julien Lepers !) et son quatre à la suite. Last but… Amazon et sa question extra-terrienne : « Comment résoudriez-vous des problèmes si vous travailliez sur Mars ? » Bref, on n’arrête pas l’innovation. Reste à vous poser la question à vous : « Et si je créais ma boîte… pour recruter ? »

GEOFFREY WETZEL

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise...). Friand de football et politiquement égaré.

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