Entre chien et loup, comme un crépuscule

Temps de lecture estimé : 1 minute

Que ce livre dérange ! Pour un magazine branché sur le positif comme le nôtre, ce Crépuscule – et pas des dieux – sonne comme un glas, celui de la démocratie telle qu’elle devrait vivre, fonctionner, s’exprimer en France. L’avocat et journaliste Juan Branco, qui se dit « rescapé » des « baronnies » hexagonales qu’il dénonce en 300 pages serrées écrites comme un journal de la « macronie » au quotidien, dévoile les coulisses sombres d’une oligarchie de milliardaires qui auraient coopté l’illustre inconnu futur président pour qu’il serve, une fois au pouvoir, leurs intérêts.

La charge n’est pas nouvelle en soi, La France insoumise dont on dit Branco proche – il est également l’avocat de gilets jaunes – s’en revendique, mais en termes autrement mesurés et sans cette kyrielle de noms de conseillers ou de ministres que l’auteur nomme des dizaines de fois en un leitmotiv obsédant. Rien de positif non plus dans l’incroyable amoncellement de fautes d’orthographe et de coquilles que l’éditeur a laissé passer, de quoi suspecter l’École alsacienne et Sciences Po, les bastions que Juan Branco a fréquentés et qu’il dénonce, de bien mal porter attention à la formation de ses élites estudiantines ! Mais dès lors que les ténors de la presse semblent éviter de chroniquer ce livre qui se vend apparemment tout seul fort bien, il est positif de le citer car toute démocratie doit se montrer capable de tout publier et de tout dire. Et tout citoyen doit se forger son opinion à partir de sources multiples. C’est en tout cas un livre courageux dans son indignation et sa colère.

Olivier Magnan

Crépuscule, Juan Branco, Le diable Vauvert, 2019

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