Le jobsharing
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Apparu aux États-Unis dans les années 70, le jobsharing s’exporte en Europe dès les années 90. Le concept ? embaucher deux personnes sur un même poste. Voilà qui a de quoi en étonner plus d’un, en particulier en France où le modèle peine encore à s’imposer.

Pourtant, le jobsharing a été testé et approuvé par de nombreux pays, nos voisins suisses en tête. C’est un modèle qui présente de nombreux avantages, aussi bien pour les salariés que pour les entreprises.

Avec le jobsharing, le duo d’employés partage les mêmes tâches et responsabilités. Quant au salaire, il se calcule en fonction du temps de présence de chacun, de leur niveau de compétence, ou du nombre d’années passées dans l’entreprise. Le jobsharing n’est donc pas synonyme d’égalité pure mais d’adaptation selon le profil de chacun. En Suisse, ce modèle se contractualise soit par un seul contrat de travail liant les deux employés pour le même poste, soit par des contrats de travail individuels pour chaque partenaire, aussi appelé « jobsharing hybride ». Derrière le travail partagé, une double promesse : plus de liberté pour les collaborateurs, et, pour l’entreprise, un levier stratégique inédit.

Un meilleur équilibre vie pro/vie perso pour les salariés

Le jobsharing offre une flexibilité non négligeable pour concilier vie professionnelle et personnelle. En particulier pour les parents et les aidants. Se partager les tâches permet d’adapter ses horaires avec son partenaire de travail, d’avoir plus de temps pour soi et ses proches. Le jobsharing ouvre aussi la voie aux binômes intergénérationnels. Les collaborateurs plus expérimentés peuvent ainsi former et transmettre leurs connaissances à ceux qui le sont moins. Les seniors qui le souhaiteraient peuvent ainsi réduire leur temps de travail avant la retraite, tout en transmettant leurs savoirs au sein de l’entreprise.

Cette pratique répond également aux aspirations des nouvelles générations, comme les slasheurs, des personnes qui cumulent plusieurs activités professionnelles et souhaitent, de facto, disposer de plus de souplesse dans leur carrière.

Le jobsharing est aussi un levier efficace pour préserver la santé mentale des collaborateurs. Partagée avec un binôme, la responsabilité devient plus légère : cela permet de réduire la pression, et donc de prévenir la surcharge et le burn out.

Renforcer la marque employeur

Pour les employeurs, l’intérêt du jobsharing réside dans sa capacité à attirer et à retenir des talents. En offrant une flexibilité accrue aux salariés, les entreprises se démarquent sur le marché du travail. Les membres d’un duo restent en effet plus longtemps au sein d’une même entreprise parce qu’ils sont ensemble, soudés : « on a étudié qu’il y avait beaucoup de loyauté au sein des binômes », assure Irenka Krone, cofondatrice et directrice de l’association suisse Part-Time Optimisation (PTO), dans les colonnes de Welcome To The Jungle.

Rachel Riat Müller, responsable de mission stratégique chez PTO, observe également des bénéfices directs pour la marque employeur : « C’est un très bon moyen de retenir les talents et de les fidéliser, notamment les femmes. » Le jobsharing joue un rôle majeur dans la stratégie de recrutement des entreprises. « On peut engager des candidats complémentaires sur un même poste – car il est toujours difficile de trouver le mouton à 5 pattes –, ce qui va permettre d’embaucher des profils plus atypiques », pointe-t-elle.

S’il présente de nombreux avantages, tant pour les salariés que les entreprises, la mise en application du jobsharing reste complexe. Cette pratique nécessite une évaluation fine du poste et processus de recrutement exigeant. En effet, ce fonctionnement n’est pas adapté à tous les profils !

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