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Trader sans se faire plumer
Devenir riche rapidement et sans effort ? Une chimère. Pour réussir sur les marchés, l’investisseur doit apprendre, faire ses classes et surtout conserver un mental d’acier et une discipline de fer.
«Devenez trader sur le Forex ! », « J’ai quitté mon job pour vivre de la Bourse », « 92% de bénéfices en 60 secondes », « Pariez sur les options binaires », etc. Ces publicités racoleuses, avec en toile de fond des plages paradisiaques et des billets de banque ont longtemps prospéré sur le Web, les réseaux sociaux et les messageries électroniques. Derrière ces bandeaux publicitaires, se cachent des sociétés escrocs de « trading » spéculatif, soit dépourvues d’agrément et interdites d’activité en France, soit dotées d’agréments attribués par des régulateurs laxistes, tel Chypre ou Malte, d’où ils peuvent vendre leurs produits dans toute l’Union européenne.
Attention aux arnaques 2.0
Depuis cette année heureusement et la mise en place de la loi Sapin 2, ces publicités sont interdites afin de protéger les épargnants. L’enjeu est d’importance. Depuis plusieurs années, l’AMF constate une forte hausse des plaintes d’épargnants ayant investi sur des plateformes internet proposant des instruments financiers hautement spéculatifs et risqués (contrats de différences sur le marché des changes, options binaires sur de nombreux sous-jacents…). Certaines de ces plateformes sont d’ailleurs déjà interdites. La liste (régulièrement mise à jour) de l’ensemble des sites non autorisés en France, proposant des investissements sur les options binaires, est disponible sur le site internet de l’AMF. Une liste qu’il est donc fortement recommandée de consulter avant de se lancer. « Nous saluons la détermination des autorités à lutter contre les faux sites de trading spéculatif qui se révèlent être de l’escroquerie pure et qui donnent une très mauvaise image du secteur et de notre métier », indique Guilhem Tranchant, directeur général de CMC Markets.
Le savoir est une arme
En France, de nombreux traders amateurs parviennent à gagner leur vie, parfois même très bien, sur les marchés. « Mais pour cela, il faut adopter une stratégie, savoir gérer ses risques et s’y connaître un minimum en finance et économie », indique Nabil Berouag, formateur trading chez Krechendo, une société qui propose des formations aux traders en herbe. Or, tout cela s’apprend. Les établissements financiers spécialisés sérieux, comme CMC Markets, IG France, FXCM ou Saxo, l’ont bien compris. « Pour conserver nos clients et en conquérir de nouveaux, nous insistons fortement sur la formation », indique Guilhem Tranchant. « Pour réussir sur les marchés, l’investisseur doit comprendre le produit et les risques afférents, maîtriser la plateforme, gérer l’effet de levier, appréhender les bases de l’analyse technique mais aussi fondamentale », poursuit le directeur. A l’image de ses concurrents, CMC Markets recommande entre autres aux investisseurs de s’entrainer avec un compte fictif. « Nous encourageons nos clients à passer des ordres sur un compte de démonstration de trois semaines à six mois, soit le temps nécessaire pour que chacun acquière de réelles compétences », confirme Guilhem Tranchant. Nabil Berouag partage la même opinion. « Contrairement à ce que certains pensent, le trading, ce n’est pas du casino. Pour ma part, j’ai été formé durant six mois, j’ai «tradé» sur des simulateurs. Comme dans toute autre activité, la formation est incontournable pour réussir », assure l’expert. Dans ce cadre, les brokers sérieux ne ménagent pas leurs efforts.
CMC Markets, par exemple, a mis en place un service commercial dédié pour accueillir les nouveaux clients. « Nos conseillers commerciaux entrent en contact téléphonique avec chaque client souhaitant ouvrir un compte de trading. Le site propose gratuitement une plateforme de démonstration, des informations marchés, des webinars gratuits, une chaîne YouTube, une application mobile, des analyses d’experts marchés… », indique Guilhem Tranchant.
Question de mental
Anthony Meneni, tradeur amateur chevronné recommande lui aussi de s’immerger progressivement dans le marché, mais avec un vrai compte, même très petit, quitte à monter en puissance progressivement. « Dans mon cas personnel, le trading sur un compte de démonstration ne m’a rien apporté car j’avais l’impression de jouer au poker avec des allumettes. Ma perception du risque était faussée. Selon moi, pour réussir en trading, il faut comprendre ce que l’on trade – devises, matières premières, actions… – et surtout suivre son plan de de trading », détaille-t-il. Il se souvient que sa plus grosse perte a été la seule fois où, par impatience, il n’a pas respecté la stratégie. « Quand on gagne, on est le roi du monde, mais le contraire est plus difficile à gérer », témoigne Nabil Berouag. On est bien seul. Vivre de son trading, c’est apprendre à limiter ses pertes et à prendre ses bénéfices à temps, ce qui est plutôt frustrant. C’est tout le contraire du profil d’un joueur de casino. »
Save the date
Le salon du Trading, un évènement unique au monde
« Seul évènement mondial, durant lequel est organisé une vraie compétition de trading en réel et sans complaisance »
Le salon du Trading fêtera le 22 septembre 2017 à l’Espace Champerret son 12ème anniversaire. Les traders amateurs attendent ce rendez-vous avec impatience. C’est en effet le seul évènement mondial durant lequel est organisé une vraie compétition de trading en réel et sans complaisance. Chaque trader dispose de son propre compte de 50000 euros (audité et vérifié), devant le public (les prises de position sont effectuées devant le public, contrôlées par une équipe de cinq arbitres et deux superviseurs, et débouclées devant le public, en pertes ou gains selon le cas) et avec autant de traders professionnels (plus de 10 et jusqu’à 16 selon les éditions – alignés au départ). « Ici, pas de compte virtuel ou de démonstration. En fin de journée, quand le vainqueur est désigné et reçoit son Trophée, il n’y a qu’une seule personne à avoir le sourire. C’est très différent de ces pseudos compétitions sur Internet, et en virtuel (pas de risque financier) où tout le monde est content à l’issue », souligne André Malpel, fondateur et directeur général du salon. Mais il n’y a pas que les duels de trading, il y a également près de 30 conférences, débats, ateliers, écoles de traders, Club Elliott, labos… où le public peut apprendre différentes méthodes de trading, les derniers trucs et astuces employés par les meilleurs, mais également rencontrer en face à face quelques-uns des meilleurs traders du moment, et les interroger sur des sujets plus spécifiques.
Pierre-Jean Lepagnot