Trois leviers prioritaires pour réduire les émissions carbone des infrastructures IT

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Gilbert Cabillic

Rendre le secteur de l’IT plus vertueux. Par Gilbert Cabillic, fondateur d’OxygenIT

TRIBUNE. Le numérique représente actuellement entre 3 % et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), et cette proportion pourrait tripler d’ici à 2050 sans actions correctives. Pour renverser la tendance, les entreprises peuvent prendre des mesures concrètes pour décarboner leurs infrastructures IT. Voici trois leviers prioritaires pour y parvenir :

1. Mettre en place des mesures précises des émissions carbone

De nombreuses entreprises sous-estiment l’empreinte carbone de leurs activités IT. Entre les datacenters, les serveurs, les réseaux et le matériel, les sources d’émissions sont multiples et parfois invisibles. Cette opacité complique les prises de décisions stratégiques en matière de décarbonation. C’est pourquoi, la première étape consiste à mesurer, de façon précise et fiable, sa consommation d’énergie et ses émissions de carbone.

En adoptant des outils dédiés à cette mesure, les entreprises peuvent obtenir une vue précise et détaillée de leurs émissions, en identifiant les postes les plus énergivores. Il est important également qu’elles donnent un sens métier à ces mesures afin de les rendre pertinentes pour le business.

Pour cela, Il est essentiel que ces outils prennent bien en compte la part des émissions de tous les services IT, qu’ils soient ou non virtualisés. Leurs mesures doivent également se fonder sur l’utilisation des ressources matérielles et la consommation électrique des composants qui les supportent.

Seule une mesure précise permet d’identifier les actions prioritaires, d’établir des objectifs réalisables et d’améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures IT.

2. Adopter des pratiques Green Native

À l’heure où l’empreinte carbone du numérique explose, la sobriété devient plus qu’impérative ! C’est pourquoi, les entreprises doivent au plus vite mettre en place des pratiques Green Native. Cette approche permet d’intégrer des pratiques écoresponsables dès la conception d’un produit, d’un service ou d’un projet. Au lieu d’adapter un produit ou service IT pour le rendre plus « vert » après sa création, une pratique Green Native est pensée et développée dès le départ pour minimiser son impact environnemental. Elle favorise donc la création de solutions qui minimisent la consommation d’énergie et les ressources. Par exemple, l’écoconception logicielle permet de réduire la consommation en ressources des applications.

Pour faciliter la mise en place de pratiques Green Native, les entreprises peuvent intégrer des outils leur permettant de simuler et d’évaluer l’impact carbone de nouveaux projets avant tout déploiement mais aussi de tracker l’impact d’un nouveau code éco-conçu sur la consommation des services.

3. Intégrer la KPI carbone dans les processus de décision IT

La gestion des infrastructures IT doit inclure la KPI carbone comme un critère central, au même titre que les coûts et la performance. Cela implique de fixer des objectifs réalistes de réduction de son empreinte écologique mais aussi de dégager des actions d’amélioration concrètes.

Pour cela, les équipes métiers doivent avoir accès à des données factuelles sur l’impact carbone de leurs demandes afin d’arbitrer leurs décisions en toute transparence et pérenniser les investissements.

Grâce à de nouvelles solutions de mesure des émissions de CO2 Green Native, il est possible de comparer les performances énergétiques des différentes infrastructures IT ou de différents projets d’IA, et de recevoir des recommandations personnalisées, chiffrées et trackables.

Les entreprises peuvent alors intégrer cette KPI dans leur processus de décision collégiale. Cela leur permet aussi de mettre en place des indicateurs de suivi de l’efficacité de leurs initiatives Green IT et de définir des objectifs de réduction atteignables sur la base de mesures justifiables. Les KPI carbone devenant enfin granulaire, les équipes peuvent également suivre les progrès en temps réel et ajuster leurs stratégies en conséquence.

Agir pour décarboner les infrastructures IT n’est plus une option, mais une nécessité. Les entreprises qui s’engagent sur cette voie répondent non seulement aux enjeux climatiques mais renforcent également leur résilience et leur compétitivité. En intégrant des solutions Green Native, elles peuvent transformer leurs défis environnementaux en opportunités stratégiques, embarquer leurs équipes sur des objectifs positifs et aller chercher de la croissance sur la base de projets pérennes. Le futur du numérique est à la fois durable et innovant : il est donc temps de placer la durabilité au cœur des projets IT !

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