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5 milliards de dollars : c’est la somme qui sera investie dans le développement de l’intelligence artificielle à partir de 2020. Trop souvent décriée comme signant la mort du travail humain, l’intelligence artificielle présente en réalité beaucoup plus d’avantages qu’on ne le pense sur le marché du travail et transforme en profondeur la formation professionnelle telle qu’elle était pensée jusqu’à maintenant.
C’est dans ce sens que nous avons conçu nos 10 tendances 2018 de la formation professionnelle.
Comme le démontre l’ouvrage Le Seigneur des Robots d’Arnaud de Lacoste, associé fondateur de Sitel Group, notre maison mère, robots et algorithmes ne remplaceront pas la créativité et le savoir-faire humain. Au contraire, l’IA permet un réel empowerment du salarié par le changement de paradigme qu’elle implique.
L’automatisation des tâches ne se substituera en effet pas au salarié mais permettra de le délester des charges à faible valeur ajoutée, lui laissant alors le temps nécessaire pour réaliser d’autres missions et développer des compétences parallèles. Il lui faudra notamment acquérir les connaissances nécessaires pour travailler avec des machines dotées d’intelligence artificielle.
Cette montée en compétences s’accompagne également du développement des soft skills, ces fameuses qualités comportementales que les entreprises valorisent aujourd’hui. Et il faut alors que la formation, telle qu’elle est aujourd’hui proposée par l’employeur, prenne en compte cet intérêt croissant, en proposant non seulement des formations permettant une montée en compétences des salariés mais également une valorisation de ces soft skills.
Ainsi, les formateurs devront également faire preuve de polyvalence pour répondre à ces nouveaux défis et continuer à s’adapter sans cesse à l’apprenant, à ses compétences, ses besoins, son expérience et ses préférences afin de mettre en place des parcours totalement personnalisés. Le blended learning deviendra progressivement la règle et ira de pair avec le « spaced learning » : les modules de formation sont espacés, laissant le champ libre à l’expérimentation ponctuant chaque séquence.
L’intelligence artificielle sera mise à profit pour créer des contenus plus « learner centric », dans une logique ATAWAD (Any Time, Anywhere, Any Device). Cette formation personnalisée permettra également de préserver et de partager la culture d’entreprise, grâce à un apprentissage collaboratif.
L’accent sera également mis sur l’interaction entre les apprenants, tout en laissant une place importante au storytelling : la formation doit rester un plaisir et provoquer des émotions. L’usage de la réalité virtuelle ou augmentée, par le biais des outils mis à disposition par l’IA, offrira des expériences en totale immersion permettant à l’apprenant de s’identifier et de se projeter dans l’action.
Cette hybridation des technologies et des capacités humaines impactera également l’activité des entreprises et leurs résultats. Les travaux de Kirck Patrick sont, en ce sens, toujours d’actualité et les (nouveaux) outils mis à disposition des formateurs permettent d’optimiser l’évaluation de l’efficacité de la formation.
Ainsi, l’évaluation de la satisfaction est de plus en plus digitalisée – ce qui permet de réagir plus rapidement -, l’évaluation des compétences peut être gamifiée – ce qui la rend plus ludique et plus engageante -, l’évaluation du transfert des connaissances depuis le poste de travail est réalisée par le manager grâce à un suivi plus fin, en ligne, des compétences à acquérir en formation, l’évaluation des résultats et de l’impact sur l’organisation est clairement mieux définie en amont et donc plus facile à suivre, enfin l’évaluation du ROI pur (coûts vs gains ou économies) est analysée grâce aux indicateurs de performance.
Nous le voyons bien, l’arrivée de l’intelligence artificielle au sein des entreprises ne signe pas l’arrêt du travail humain mais permet une plus grande empathie et plus grande disponibilité du salarié, déchargé des tâches à faible valeur ajoutée. 80% des cadres interrogés par Narrative Science en 2015 considéraient ainsi que l’IA rendaient les collaborateurs plus productifs et permettraient de créer des emplois. Les organismes de formation doivent se saisir de ce nouvel enjeu qui vient bouleverser le monde de l’EdTech afin de répondre aux besoins et attentes des salariés et des entreprises. »