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Winnie l’Ourson descend les escaliers, tiré par un enfant. Sa tête rebondit sur chaque marche. « Il y a sans doute une autre façon de descendre l’escalier, se dit-il, mais laquelle ? »
En matière de promotion et de défense de leurs intérêts avec les pouvoirs publics, les entreprises souffrent de ce que j’appelle le syndrome de Winnie l’Ourson. Car bien peu font appel à un métier qui les aide à renforcer leur croissance : le lobbying.
Ce métier est mal compris. Et ceux qui le dénoncent sont souvent ceux qui en font sans le dire : associations luttant contre les perturbateurs endocriniens, citoyens demandant plus de transparence aux députés, riverains s’opposant à un projet d’extraction de sable, universitaires réclamant davantage de ressources pour leurs recherches, association caritative exigeant le recyclage des vêtements…
Qu’est-ce que le lobbying ? Ce sont les actions entreprises par un acteur économique ou social auprès des élus et administrations afin d’apporter une expertise et contribuer à la décision finale.
Quelques remarques :
• C’est l’élu qui décide : il représente l’intérêt général. Mais sa responsabilité est d’écouter toutes les parties. Nous sommes en démocratie, il est donc légitime que chacun puisse participer au débat.
• Avec plus de 55 nouvelles lois par an en France et en moyenne, un nouveau texte législatif européen tous les deux jours, aucun secteur d’activité n’est à l’abri de nouvelles règles. L’environnement législatif et réglementaire des entreprises ne cesse d’évoluer : lesquelles ne doivent pas rester passives !
• Les législations sont de plus en plus croisées. Les dispositifs médicaux le montrent : ils relèvent de la santé, de l’innovation, de la commercialisation de produits sensibles, de la protection des données, de normes européennes, etc.
• Le lobbying est un dialogue, pas un bras de fer. Il s’agit d’instaurer un échange car chacun détient sa part de vérité. Des intérêts divergents peuvent se retrouver autour d’un même objectif.
• Le lobbying est complémentaire aux structures collectives professionnelles existantes. Mais les entreprises ont parfois besoin de services personnalisés et une structure collective a ses limites (concurrence entre membres, problématiques plus transversales, réactivité, etc.).
• L’efficacité du lobbying n’est pas liée aux budgets alloués. J’ai travaillé, avec succès, pour des PME familiales face à des entreprises internationales aux réseaux structurés.
Le lobbying est donc plus que nécessaire. Mon exposé pro domo intéresse parfois la survie même des entreprises. Un simple amendement voté risque d’imposer des contraintes colossales à une structure et mettre sa croissance en péril. Oui, il existe d’autres façons de promouvoir et défendre ses intérêts afin de renforcer sa croissance. Entreprises (et notamment celles implantées en région), quelle que soit votre taille, ne souffrez plus du syndrome de Winnie l’Ourson !