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Par Philippe Pinault, cofondateur et CEO de Talkspirit
TRIBUNE. Née autour de l’an 2000, la Génération Z ou Gen Z, qui représente près de 20 % de la population française, est une génération clé dans le monde du travail d’aujourd’hui et de demain. D’abord, parce qu’elle représente l’avenir, et d’autre part, parce qu’elle se distingue des générations précédentes par ses attentes, ses valeurs et son rapport inédit au travail.
Une sensibilité qui remet en question les approches de gouvernance et de management traditionnelles. « Digital native », elle a grandi avec les nouvelles technologies et cultive un mode de pensée rapide, itératif et collaboratif. Alors comment les entreprises peuvent-elles s’adapter pour attirer et surtout fidéliser ces jeunes talents ?
Une génération porteuse d’attentes nouvelles
Au sein de mon entreprise, j’observe que ces collaborateurs recherchent plus qu’un simple emploi : ils veulent du sens ! Pour eux, le travail n’est pas qu’une source de revenu, mais avant tout l’opportunité d’apporter leur contribution dans une organisation et plus largement sur le plan sociétal. Cette recherche s’accompagne d’un besoin d’autonomie, de flexibilité et de participation aux décisions internes.
De facto, cette génération s’épanouit dans un environnement de « gouvernance partagée » qui lui offre la liberté, les responsabilités, et l’agilité qu’elle recherche, et lui permet de prendre part aux décisions. À l’inverse, une culture d’entreprise rigide la démotivera.
En outre, la transparence et le feedback sont au cœur des attentes de la Gen Z. Ces collaborateurs souhaitent être informés, impliqués dans un cadre collaboratif. Des attentes fortement influencées par leur maîtrise des technologies numériques.
À mon sens, le corollaire de leurs aspirations est l’entrepreneuriat, car il incarne à leurs yeux la liberté et l’outil leur permettant d’impacter l’organisation et la société.
Une réponse stratégique à la « guerre des talents »
Il me semble évident que l’entreprise doit s’adapter à ces nouveaux codes du travail, ne serait-ce que pour rester attractive dans un contexte de « guerre des talents ».
Pour cela, il est impératif de repenser les pratiques managériales, car la rétention de ces talents n’est pas qu’une question de salaires.
Tout l’enjeu est de créer un environnement et des conditions de travail engageantes et inspirantes. Et pour cela, comme je le précisais plus tôt, la gouvernance partagée fait toute la différence ! Cette approche relativement « nouvelle » apporte :
- Liberté et autonomie : c’est-à-dire, davantage de responsabilités et de place à l’initiative ;
- Un sens au travail : en clarifiant la contribution de chacun sur des projets à impact positif ;
- Un accompagnement par le feedback : des retours réguliers, valorisant les accomplissements individuels et collectifs.
Dans ces organisations, la posture du manager évolue également : il ne s’agit plus d’être un simple superviseur, mais un guide qui explique les « Pourquoi » des missions plus que les « Comment ».
Une opportunité de transformation
S’adapter à la Gen Z, c’est s’ouvrir à une transformation organisationnelle plus large. Car cela suppose de repenser des modèles plus que séculaires, d’avoir une réflexion sur la gouvernance participative et inclusive qui contribue à rendre les entreprises plus résilientes, agiles et innovantes.
Répondre à leurs attentes, ce n’est pas seulement se préparer aux défis actuels, mais anticiper l’avenir. La Gen Z incarne la société des deux prochaines décennies, et c’est dès aujourd’hui que les entreprises doivent repenser leur marque employeur et leur manière de manager pour rester attractives et compétitives.
Intégrer la Gen Z avec intelligence et empathie, c’est miser sur une transformation bénéfique pour l’ensemble de l’organisation en y insufflant davantage de sens, de modernité et d’impact positif.