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En 2023 en France, 3,3 millions de personnes étaient en freelance
C’est une façon de travailler qui séduit de plus en plus de Français. Oui la covid-19 est passée par là, mais elle a surtout accéléré une tendance de fond : celle de travailler pour soi et de s’octroyer une plus grande flexibilité dans la manière de réaliser son activité. Travailler en freelance, quelle réalité derrière les idées reçues ?
Depuis la longue parenthèse Sars-CoV-2, 500 000 personnes supplémentaires se sont tournées vers le statut de freelance, selon les données de Statista. Ce qui porte à 3,3 millions le nombre de freelances sur le territoire français. Qu’entend-on par freelance ? Pour faire simple, il s’agit d’un individu qui, en tant que travailleur indépendant, ne bénéficie pas d’un contrat de long terme – contrairement aux salariés – mais qui travaille sur des missions facturées à des clients. Globalement, les freelances en exercice optent pour le statut simplifié de micro-entrepreneur, connu autrefois sous le nom d’auto-entrepreneur (né en 2009 de l’initiative d’Hervé Novelli, ex-Secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation dans le gouvernement François Fillon II).
La flexibilité, le maître-mot
« Quand j’étais étudiante, j’avais postulé à deux stages au sein de la même entreprise […] Mon CV n’avait pas été retenu parce que je n’étais pas assez claire sur ce que je voulais faire. Ce que je trouvais absurde, le salariat me paraissait trop rigide alors j’ai préféré me lancer à mon compte pour dicter mes propres règles », nous explique Lise Slimane, indépendante et fondatrice de La Minute Freelance, pour accompagner celles et ceux qui souhaitent se lancer à leur compte. La liberté, voilà sans doute ce qui motive les freelances à exercer leur métier sous ce statut. La possibilité de choisir d’aller chercher ses enfants à l’école, d’honorer un rendez-vous médical en plein après-midi… sans rendre de compte à qui que ce soit. Gare en revanche à ce que cette absence de cadre de travail ne pousse pas les freelances à abolir la frontière entre vie professionnelle et vie privée… Essentiel d’être capable de se fixer des limites !
Gagne-t-on forcément moins d’argent ? « Pas forcément, selon Lise Slimane, mais encore faut-il savoir bien se vendre et fixer les bons tarifs […] Essuyer des refus auprès des clients est normal, au contraire si vous ne faites face à aucun refus c’est que vous ne facturez pas assez cher ! », défend l’entrepreneure. Le risque étant d’installer, même sans le vouloir, un rapport de force entre le client et le freelance qui serait au bénéfice du premier. Garder en tête une relation d’égalité entre les deux parties vous sera profitable si vous aspirez à devenir freelance. Cependant, il faut garder à l’esprit que les freelances n’ont pas ce filet social de sécurité lorsqu’ils perdent plusieurs missions importantes.
Doit-on savoir tout faire ?
On a souvent en tête que les freelances qui se lancent ont derrière eux une longue carrière professionnelle qui leur permet de franchir le cap plus sereinement. Les chiffres vont dans ce sens : 93 % des freelances français ont précédemment occupé un poste en CDI, et la moitié d’entre eux ont plus de sept ans d’expérience en tant qu’employés à temps plein, à en croire les chiffres d’une étude publiée par Malt. Mais pour Lise Slimane, qui s’est lancée sans expérience, les jeunes sans bagage professionnel peuvent aussi se lancer et réussir. « D’ailleurs les jeunes peuvent franchir le cap l’esprit plus tranquille dans la mesure où ils n’ont pas forcément de responsabilités familiales et pas encore de crédits à rembourser », précise la fondatrice de La Minute Freelance.
Un freelance peut se lancer même s’il ne sait pas encore tout faire, on ne lui demande pas d’être un expert sur plusieurs métiers, même s’il doit comprendre les mécanismes de dimensions multiples : gestion et comptabilité, juridique, marketing et communication, etc. « C’est l’esprit entrepreneurial qui compte le plus et qui se greffe à une compétence métier initiale », conclut Lise Slimane.
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