Temps de lecture estimé : 2 minutes

L’autoentrepreneuriat fête ses 15 ans, déjà. Inscrit dans la Loi de Modernisation de l’Économie en 2008 et entré en vigueur au 1er janvier 2009, le statut d’autoentrepreneur a connu d’emblée un véritable succès. Encore aujourd’hui il ne cesse de séduire celles et ceux qui aspirent à concrétiser leurs idées, leurs projets.

Simplifier les choses. On le sait la France fait partie de ces pays qui aiment tant tout compliquer. Mais il y a 15 ans, à l’initiative d’Hervé Novelli – alors secrétaire d’État chargé des Entreprises et du Commerce extérieur – une mesure de bon sens est venue faciliter la tâche de tous les futurs entrepreneurs : la création du statut d’auto-entrepreneur. Une petite révolution dans cette société dominée par la bureaucratie. Depuis 2009, quelques clics suffisent pour monter sa boîte. Fort utile pour se concentrer davantage sur le coeur de son business. Trois questions à Hervé Novelli.

Comment est née cette idée de créer ce statut d’auto-entrepreneur ?

Hervé Novelli : En 1986, quand j’ai été nommé chef de cabinet auprès d’Alain Madelin, on assimilait déjà la création d’entreprise à un parcours du combattant. Alors, lorsque je suis arrivé au ministère (en tant que secrétaire d’État chargé des Entreprises et du Commerce extérieur, ndlr) en 2007, je n’avais qu’un seul mot à la bouche : la simplification ! Trois groupes de travail, composés notamment de juristes, d’entrepreneurs, d’experts- comptables ont réfléchi sur les différentes mesures de simplification à mettre en place. Résultat, la simplification de la création d’entreprise revient comme la priorité des priorités. S’ensuit la création du statut d’auto-entrepreneur en août 2008 pour mise en application dès le 1er janvier 2009. Un véritable succès qui s’explique par deux révolutions à l’oeuvre : un bouleversement numérique et une aspiration sociétale à se réaliser par soi-même.

LA CRÉATION D’ENTREPRISE A LE VENT EN POUPE ET L’AUTO-ENTREPRENEURIAT N’Y EST PAS ÉTRANGER

Créer son entreprise devient alors beaucoup plus simple, quelques clics suffisent. Du moins sur le papier, car en pratique, tout le monde peut-il devenir entrepreneur ?

H.N. : Disons que c’est une affaire de parcours individuel. Évidemment au-delà de la création de son entreprise en quelques clics, il reste indispensable de se faire accompagner. Et de bien savoir s’entourer. Pléthore de réseaux et structures d’accompagnement existent aujourd’hui pour les porteurs de projets afin qu’ils puissent se renseigner au mieux sur l’évolution du droit, de la fiscalité, et tant de questions parfois complexes. Mais force est de constater que le statut d’auto-entrepreneur a permis à nombre d’entrepreneurs qui hésitaient à se lancer de franchir le cap. La création d’entreprise a le vent en poupe aujourd’hui et l’auto-entrepreneuriat n’y est pas étranger. Rappelons-le, on compte aujourd’hui 2,7 millions d’auto- entrepreneurs (administrativement actifs et selon les chiffres de l’Urssaf, ndlr)

Selon vous, comment améliorer encore davantage le statut d’auto-entrepreneur ?

Il y aura de plus en plus de freelances, le mot anglais pour désigner les auto-entrepreneurs en réalité. Alors tâchons de les protéger au mieux. L’enjeu est de leur garantir une protection sociale digne de ce nom. On accuse souvent les auto-entrepreneurs d’être à l’origine d’une concurrence déloyale vis-à-vis des salariés… Notamment dans des secteurs comme l’hôtellerie ou la restauration. Des secteurs qui, au passage, manquent cruellement de main d’oeuvre. Ne nous trompons pas de combat. Les auto-entrepreneurs sont de plus en plus nombreux. Face à ce constat, mettons tout en oeuvre pour mieux protéger leur statut.

PROPOS RECUEILLIS PAR GEOFFREY WETZEL

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.