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« Soyez zen » est une expression entrée dans le langage courant pour inciter, à la moindre contrariété, à respirer pour retrouver le calme et l’apaisement. Atteindre la « zénitude » demande évidemment des efforts plus importants, comme on le voit avec la méditation, efforts qui nous ont été, pour une part, enseignés par le bouddhisme. Au-delà de la religion, de la croyance, la pratique de ces enseignements s’est laïcisée.
À la base, il y a l’idée que tout est relation, nous dirions aujourd’hui en connexion, et que nous complexifions souvent la vraie nature des choses. C’est la force de l’esprit qui traduit les bonnes et les mauvaises circonstances en bien- être ou en souffrance.
Le malheur, c’est plus la façon dont nous interprétons une souffrance que la douleur elle-même, l’idée qu’elle échappe à notre contrôle, qu’il existe une fatalité, que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Chaque cause, trouble ou contrariété peut être source de changement à condition de ne pas se réfugier dans l’ignorance mais d’affronter la réalité en face.
Nous avons tous un potentiel de bonheur, des marges de manœuvre pour positiver. Nos espoirs et nos craintes ne se situent pas à l’extérieur mais en nous-même. Le bonheur est beaucoup plus souvent à portée de la main ou du regard que certains le pensent. Cette aptitude se conjugue au présent, c’est le moment opérationnel où nous avons une influence, une chance de nous réaliser, d’opérer un changement, de ne pas laisser passer une opportunité.
Notre équilibre hédonique dépend aussi de celui des autres. Le bouddhisme nous rappelle que le plaisir, les sensations agréables, les petits bonheurs enjolivent notre vie personnelle mais c’est la relation à l’autre, au collectif qui donne un sens à la vie et permet d’accéder à la plénitude.
L’objectif c’est la coopération à tous les niveaux, du foyer familial à la planète, de la commune au continent, de l’école à l’entreprise. Mathieu Ricard la considère comme le fil d’Ariane qui relie le court terme de la prospérité, le moyen terme de l’épanouissement d’une vie et le long terme de l’environnement. Les égoïstes ne coopèrent pas. Les optimistes sont toujours ouverts à un travail, une recherche, un projet d’intérêt collectif.
Thierry Saussez