Mon chocolat éthique !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

La majeure partie du chocolat mondial est cultivée en Afrique de l’Ouest, où les conditions de travail des agriculteurs sont effrayantes.

À l’approche de Noël, Ethical Consumer vient de classer les marques de chocolats selon leur engagement pour la protection de l’environnement et des droits de l’homme. Tout a été évalué sur leur comportement fiscal, l’utilisation d’huile de palme et le plastique.

L’ONG britannique a procédé à un comparatif selon des critères éthiques et le constat est affligeant ! L’étude révèle que seules 17 marques sur 82 utilisent du cacao qui permet de garantir un salaire décent pour les cultivateurs.

Seules sept d’entre elles se distinguent par un comportement respectueux des travailleurs et de l’environnement : Pacari, Monchoco, MIA, Fairafric, Chocolat Madagascar, Vego, et Tony’s Chocolonely. Les grandes marques de chocolat (à l’instar de Ferrero) se classent à un niveau « médiocre » ou encore Mars, Nestlé ou Mondelēz classées « à éviter ».

Les profits des multinationales s’envolent, les revenus des producteurs se dégradent

L’industrie du cacao génère de l’inégalité et de nombreux producteurs vivent dans la pauvreté alors que les multinationales du chocolat engrangent des profits qui dépassent les 100 milliards de dollars par an.

La majeure partie du chocolat mondial est cultivée en Afrique de l’Ouest, où les conditions de travail des agriculteurs sont effrayantes. Une récente étude publiée par Oxfam indique que pendant que les plus grands chocolatiers du monde (Hershey, Lindt, Mondelēz et Nestlé) voient leurs profits s’envoler, la situation des agriculteurs ne cesse de se dégrader. L’ONG a interrogé plus de 400 producteurs de cacao au Ghana qui ont déclaré que leur revenu avait baissé de 16 % en moyenne depuis 2020. 90 % d’entre eux n’ont pas les moyens de manger à leur faim et vivent avec seulement 2 dollars par jour !

La culture du cacao est confrontée aussi au problème de la déforestation. Les producteurs à la recherche des terres nouvelles, n’hésitent pas à avancer sur des nouvelles zones. Les données de la Banque mondiale montrent que la Côte d’Ivoire a perdu 80 % de ses forêts au cours des 50 dernières années. La culture du cacao est l’un des principaux responsables de ce désastre forestier !

Le rôle de l’Europe

En avril 2023, le Parlement européen a approuvé une nouvelle loi autorisant la vente de cacao et d’autres marchandises au sein de l’Union européenne uniquement si le fournisseur a émis une déclaration de « diligence raisonnable » qui confirme que son produit ne provient pas de terres déboisées ou n’a pas entraîné une dégradation des forêts. Rappelons que l’Union européenne est le premier importateur mondial de cacao et représente 60 % des importations mondiales.

Sans respect de l’environnement, sans une tarification équitable et des revenus décents pour les cultivateurs, le chocolat aura toujours un goût amer pour le consommateur.

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