Les coûts cachés de notre alimentation !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Le poids de ces coûts sur les économies nationales de 154 pays s’élève à 10 000 milliards de dollars par an.

En se penchant sur la situation mondiale de notre alimentation 2023, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a eu l’ingénieuse idée d’introduire dans ses analyses le concept de coûts et d’avantages environnementaux, sanitaires et sociaux cachés des systèmes agroalimentaires.

Depuis plusieurs années, des scientifiques et des ONG appellent à quantifier ces coûts cachés, à travers l’approche nommée « True Cost Accounting » (comptabilité des coûts réels). Ce nouveau rapport de la FAO en prend acte en affinant la méthodologie. Il introduit la notion de comptabilisation du coût complet (CCC), une approche qui fait apparaître les incidences cachées sur l’environnement, la santé et les moyens de subsistance.

Une urgente prise en considération

Le poids de ces coûts sur les économies nationales de 154 pays s’élève à 10 000 milliards de dollars par an (9 300 milliards d’euros), soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Plus de 70 % de ces coûts sont dus à des régimes alimentaires riches en aliments transformés, en graisses et en sucres. Bien évidemment ces modes d’alimentation malsains conduisent à des maladies et à une baisse de la productivité au travail. 20 % qui représentent près du tiers de la valeur ajoutée agricole, sont causés par les émissions d’azote et de gaz à effet de serre (GES) et concernent tous les pays, quel que soit leur niveau de revenu.

L’organisation onusienne exhorte les gouvernements à utiliser cette comptabilité du coût complet pour reformer les systèmes agroalimentaires afin de faire face à la crise climatique, à la pauvreté, aux inégalités et à la sécurité alimentaire. Cela nécessite incontestablement des innovations dans des domaines tels que la recherche et la collecte de données. Rappelons que les impacts nocifs dus à des pratiques non durables contribuent au changement climatique, à la dégradation des ressources naturelles. Il y a donc, une urgente nécessité de prendre ces coûts en considération dans le processus décisionnel, en vue de transformer notre manière de cultiver, produire, transformer et se nourrir. Aider les décideurs et toutes les parties prenantes à orienter les systèmes agroalimentaires vers une plus grande durabilité.

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