Le télétravail, bon ou pas pour l'environnement ?
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Avec l’essor du télétravail, largement boosté par la pandémie de covid-19, une question cruciale se pose : cette pratique est-elle réellement bénéfique pour l’environnement ?

Selon une étude financée par l’Ademe et d’autres recherches récentes, la réponse est plus nuancée qu’il n’y paraît. En théorie, le télétravail apparaît comme une solution prometteuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). En France, les trajets domicile-travail représentent environ 4 % des émissions nationales, soit 17 millions de tonnes de CO2.

Ainsi, en 2022, 28 % des actifs ont adopté le télétravail, une pratique qui vise à réduire significativement ces émissions. En effet, 75 % des salariés utilisent leur voiture pour se rendre au travail, souvent seuls, et une journée de télétravail permettrait alors d’éviter près de 4,5 kg de CO2 par personne.

De plus, les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) visent une réduction de 55 % des émissions d’ici à 2030, notamment en abaissant celles liées aux trajets domicile-travail à 10 millions de tonnes. Le télétravail, associé à des alternatives comme le covoiturage ou l’électrification du parc automobile, se présente donc comme une voie essentielle pour atteindre cet objectif.

Des effets rebonds qui limitent l’impact positif

Cependant, la réalité est plus complexe. Selon une étude menée par le Laboratoire Aménagement, Économie, Transports (Laet) et le Citepa, les effets rebonds limitent les gains espérés. Par exemple, le télétravail encourage certains salariés à déménager plus loin de leur lieu de travail, ce qui annule en partie les bénéfices environnementaux des journées de télétravail. De plus, ces travailleurs pourraient augmenter l’utilisation de leur véhicule personnel pour des loisirs, les week-ends ou les vacances, réduisant ainsi le gain écologique initial.

L’un des constats les plus marquants de cette étude est également que la relocalisation des télétravailleurs joue un rôle crucial. En choisissant de s’installer en périphérie ou à la campagne, les salariés allongent leur distance domicile-travail, et même s’ils utilisent la voiture moins souvent, les trajets qu’ils effectuent sont plus longs et consomment davantage d’énergie. Ce phénomène est observable dans des villes comme La Rochelle et Lyon, où la distance domicile-travail a presque doublé en vingt ans.

Un potentiel malgré tout

Malgré ces limites, le télétravail reste un levier intéressant, surtout dans un contexte où les émissions de CO2 en lien avec les déplacements domicile-travail sont quatre fois plus élevées lorsque la voiture est le moyen de locomotion principal. En augmentant la fréquence du télétravail et en combinant cette pratique avec d’autres mesures comme l’amélioration du parc automobile, il pourrait y avoir une réduction d’entre 2 % et 10 % des émissions.

En somme, si le télétravail peut effectivement contribuer à la réduction des émissions de CO2, son impact réel dépend de nombreux facteurs, notamment les choix résidentiels des salariés et les comportements de consommation. La bataille contre le réchauffement climatique nécessite donc des solutions plus globales et concertées, pour que le télétravail devienne un véritable allié de l’environnement.

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