Garder nos rivières vivantes !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

L’Indice Rivières Vivantes (IRV), qui mesure l’évolution de l’état de la biodiversité des cours d’eau, ne cesse de se dégrader.

Le nouveau rapport de WWF France « Pour des Rivières Vivantes » sonne l’alerte sur la santé des écosystèmes d’eau douce. Plus de la moitié des eaux de rivières sont considérées comme étant dans un état moyen, mauvais ou médiocre. La qualité de l’eau reste préoccupante avec un état chimique abîmé puisque seulement 44,7 % des masses d’eau superficielles sont en bon état chimique.

En cause, les activités humaines qui sont responsables de cette dégradation : barrages, canalisations, prélèvements excessifs, rejets de pesticides, d’engrais ou de polluants industriels… Rappelons que les pesticides conduisent à des solutions de traitement de plus en plus coûteuses et ont contribué à la fermeture de près de 3 000 captages d’eau potable. Quant aux nitrates, ils provoquent une eutrophisation des milieux naturels qui a un impact direct sur la biodiversité aquatique.

Les rivières, « témoins de notre temps »

Pour la première fois, l’ONG publie l’Indice Rivières Vivantes (IRV) qui mesure l’évolution de l’état de la biodiversité des cours d’eau. Tristement, cet indice ne cesse de régresser depuis deux décennies : environ 0,4 % de diminution depuis 2001. Cela signifie que le nombre d’individus des populations de poissons et d’oiseaux observés en rivière a diminué en moyenne de 0,4 % depuis le début du XXIe siècle ! Deux espèces symboliques traduisent l’ampleur de cette perte : le grèbe huppé, grand oiseau plongeur à la huppe noire, et la truite des rivières ont connu un effondrement de leur population de respectivement 91 % et 44 % en vingt ans.

« Les rivières et cours d’eau sont les témoins des enjeux de notre temps. Les zones humides abritent une biodiversité très riche et stockent même plus de carbone que nos forêts. Victimes de destruction et de pollution, elles figurent aujourd’hui parmi les écosystèmes les plus dégradés. Leur bon état est pourtant déterminant pour notre adaptation au changement climatique. », souligne Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France.

Une nécessité d’agir

La Directive Européenne Cadre sur l’Eau (DCE) fixe l’atteinte du bon état écologique des eaux du territoire à l’horizon 2027. Quatre ans seulement avant cette dernière échéance, les résultats de ce rapport montrent que la France ne sera pas au rendez-vous.  C’est pourquoi, l’ONG appelle les pouvoirs publics à mettre en place une politique de l’eau ambitieuse. Elle prône des solutions fondées sur la nature, comme la restauration des rivières, des zones humides et des tourbières. Aux décideurs politiques, de réaffirmer aussi l’objectif de préserver 25 000 km de cours d’eau et leur continuité à l’horizon 2030. Remettre à plat la fiscalité de l’eau pour appliquer le principe pollueur-payeur. Systématiser la protection des zones humides et élaborer un plan d’action en faveur de la préservation des prairies permanentes.

Les pressions exercées par l’homme sur cet écosystème, notamment pour continuer à nourrir un système agricole productiviste, mettent aujourd’hui en danger notre santé et la biodiversité. Et il est temps d’agir !

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