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Le numérique représente une part très importante de notre budget annuel soutenable, démesurée par rapport à nos besoins de manger, se loger et se déplacer.
Le monde compte plus de cinq milliards d’internautes. Le numérique est partout dans nos vies. Nos appareils nécessitent des métaux et nos données transitent par des millions de kilomètres de câbles. Tout cela génère d’immenses pollutions.
Le récent rapport de l’association Green IT indique qu’Internet ne cesse d’épuiser les ressources de notre planète. Il met en lumière les impacts environnementaux du numérique avec 30,5 milliards d’équipements actifs en 2023. Si le numérique était un pays, il émettrait autant de gaz à effet de serre (GES) que 3 fois la Corée du Sud ou 5,5 fois la France ! Cela n’est pas sans conséquences sur le climat, compte tenu d’une augmentation du nombre d’équipements, d’usages, et du nombre d’utilisateurs.
Une consommation disproportionnée
Chacun de nous détient en moyenne six équipements connectés, smartphone, ordinateur, enceintes ou téléviseurs. Le nombre d’objets connectés a été multiplié par 15 entre 2010 et 2023. Ces équipements consomment près de 10 % de l’électricité. Les téléviseurs, c’est, à eux seuls, 13 % des émissions de GES. Les appareils les plus utilisés dans le monde sont les smartphones (4,6 milliards), les moniteurs et téléviseurs (2,4 milliards), les téléphones fixes (1,7 milliard) et les feature phones (1 milliard). Par ailleurs, les objets connectés sont environ 15,7 milliards. Cette démesure entraine une consommation disproportionnée par rapport à nos besoins essentiels. À l’échelle mondiale, on ne constate aucune baisse significative et les nouveaux usages et équipements s’additionnent aux précédents avec une trajectoire d’augmentation des impacts du numérique.
Le numérique représente une part très importante de notre budget annuel soutenable, démesurée par rapport à nos besoins de manger, se loger et se déplacer. Il consomme 40 % du budget annuel soutenable d’un internaute. En France, son impact environnemental représente 4,4 % de l’empreinte carbone dont 40 % sont liés aux usages. La situation continue à s’aggraver avec l’essor de l’intelligence artificielle générative qui représente déjà 4 % des émissions de gaz à effet de serre du numérique, plus que tous les ordinateurs de bureau et tablettes réunis.
La nécessité d’une sobriété numérique
L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ont lancé en 2023, une consultation publique afin d’établir de bonnes pratiques pour réduire l’empreinte environnementale du streaming, mais aussi des logiciels, des réseaux sociaux et de toutes applications Internet.
L’étude de l’association Green IT plaide pour la sobriété numérique et vante les mécanismes pour mettre en œuvre cette tempérance. Elle évoque la réduction des impacts liés à la fabrication et à l’utilisation des équipements et des services. Elle recommande d’arbitrer nos usages, en ayant moins d’équipements, et en les faisant durer plus longtemps. Il est temps que l’internaute se questionne sur ses habitudes et agisse pour un numérique durable. N’acheter que les équipements dont il a réellement besoin et les conserver le plus longtemps possible grâce à la réparation. N’utiliser le numérique que là où sa valeur est plus importante que ses impacts. Réserver l’utilisation de l’intelligence artificielle générative uniquement lorsqu’elle apporte une réelle valeur ajoutée. Trier et supprimer les photos et vidéos inutiles pour réduire le stockage superflu. Diminuer son temps d’écran pour préserver à la fois sa santé et l’environnement.