COP16 : être en paix avec la nature

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Parmi les priorités de la COP16 : la mobilisation des financements.

La Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16) s’achève demain, le 1er novembre en Colombie, quatrième pays le plus riche en biodiversité qui dispose tant de variétés d’espèces d’oiseaux, d’orchidées et de papillons et qui veut en assurer la sauvegarde.

La Conférence de Cali a examiné les plans d’actions de chaque État sur l’inversion de la perte de biodiversité. Des stratégies nationales mises en œuvre et alignées sur les mesures de l’accord adopté lors de la COP15 à Montréal en 2022. Protéger 30 % des terres et des mers, réduire de moitié le risque lié aux pesticides, restaurer 30 % des espaces dégradés et doubler les financements en faveur de la protection de la nature. Or, à  l’heure actuelle, seuls 31 pays, dont la France ont remis leur stratégie actualisée. D’où, l’urgence à mettre en œuvre des promesses formulées, il y a deux ans, garantir l’atteinte des objectifs et s’accorder sur les modalités et les méthodes d’évaluation.

Freiner l’effondrement du vivant

Parmi les priorités de la COP16 : la mobilisation des financements. Pour freiner l’effondrement du vivant, ces financements, publics et privés, devront doubler pour atteindre les 200 milliards d’euros annuels. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 20 milliards de dollars par an pour soutenir les pays du Sud, un chiffre qui doit atteindre 30 milliards d’ici à 2030. Il est aussi indispensable d’établir un cadre permettant un partage des avantages, entre les pays du Sud qui disposent d’une biodiversité riche et ceux du Nord qui possèdent les technologies. La COP16 envisage de consolider le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF) comme instrument mondial pour la biodiversité. Elle tente aussi de finaliser les éléments du mécanisme de mise en œuvre, notamment les indicateurs du suivi et la manière dont les acteurs non-étatiques valoriseront leurs actions.

Le temps des engagements est révolu !

Dans son dernier rapport Planète Vivante 2024, l’ONG WWF constate une alarmante régression de la biodiversité qui aura des effets dévastateurs sur les humains et la nature dans le monde entier. Les populations mondiales d’espèces sauvages ont diminué en moyenne de 73 % au cours des cinquante dernières années ! Plus de 28 % des espèces sont toujours menacées, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et ce sont les activités humaines qui sont responsables de cet  effondrement, principalement à cause de la perte des habitats naturels due à l’agriculture intensive, l’exploitation forestière et la fragmentation des rivières.

« Si nous continuons sur cette voie, l’Amazonie pourrait alors se transformer en savane aride, privant le monde de son « poumon vert ». De même, les récifs coralliens, essentiels à la protection des côtes et à la survie de millions de personnes, pourraient disparaître dans les prochaines décennies sous l’effet combiné du réchauffement des océans et de la pollution. Comme si, face à un incendie, on choisissait de jeter de l’huile plutôt que de l’eau. L’heure n’est plus à la demi-mesure : nous devons agir massivement et immédiatement pour protéger ce qui peut encore l’être et restaurer ce qui a déjà été abîmé », avertit Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France.

Il est vrai que le temps des engagements est révolu. Grâce à la COP15 et la COP16,  l’humanité dispose enfin d’un cadre mondial commun pour la biodiversité. Cela signifie que les pays doivent présenter des plans clairs qui alignent les actions nationales sur tous les objectifs de l’accord pour la biodiversité Kunming-Montréal en 2022. Il faut agir tout de suite car la nature n’attend plus ! Certains gouvernements continuent à soutenir, à hauteur de centaines de milliards d’euros, des activités destructrices de la nature, des espèces et du climat. Ils doivent mettre fin à ces subventions dommageables à la biodiversité.

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