Lancement des Rebondisseurs français

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Huiler les mécaniques du pivot

Quatre entrepreneurs sont à l’origine de l’association « les Rebondisseurs français ». Ils se donnent pour objectif de valoriser la capacité de rebond des chefs d’entreprise français pour changer notamment le regard sur l’échec.

Les mentalités évoluent dès lors que l’Etat s’autorise à dédramatiser l’échec par le « droit à l’erreur » des entrepreneurs et d’ « être au service d’une société de confiance ». Souvenez-vous. Janvier 2014, Fleur Pellerin, alors ministre déléguée à l’Innovation, appelle à la création d’un «Plan Rebond» pour lutter contre la stigmatisation de l’échec. Juillet 2017, un projet de loi sur « le droit à l’erreur » est mis sur la table. Octobre 2017, Olivia Grégoire, députée de Paris et membre de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, lance avec la cheffe d’entreprise Clémentine Gallet, le groupe de réflexion sur «la création, la transmission et le rebond» dans le cadre du projet de loi Pacte qui a été présenté début mai.  C’est dans cette dynamique et ce nouveau souffle que s’inscrit les Rebondisseurs.

Lancé officiellement ce 15 mai 2018, les Rebondisseurs Français est ce faisant le premier mouvement national, entrepreneurial et citoyen, créé pour valoriser, au travers d’actions concrètes, le rebond comme moteur de réussite et de croissance. Son ambition est de porter la voix et de fédérer tous les entrepreneurs qui se reconnaissent dans cette conviction et ont la volonté de faire bouger les lignes. Isabelle Saladin, serial entrepreneuse fondatrice d’I&S Adviser est présidente du mouvement. Elle compte à ses côtés Alexandre Nobécourt, fondateur de Punchlive Agengy et vice-président du mouvement. Claire Flin, consultante en communication media est secrétaire, et Christian Veaux, fondateur de Neskorpas, artisan du Web, occupe la fonction de trésorier. Et Isabelle Saladin de compléter : « Il faut changer les mentalités mais surtout il faut les assumer. Le vrai sujet c’est le rebond et non le creux de la vague. C’est le bon moment car l’entrepreneuriat gagne ses lettres de noblesse en France. »

Compléter les initiatives existantes en valorisant ceux qui l’ont déjà fait !

Nombreuses sont  les initiatives existantes sur le sujet du rebond : 60 000 Rebonds, Second Souffle, SOS Entrepreneurs, 24h Chrono, Re-Créer… La plupart ambitionne avant tout  d’aider l’entrepreneur dans sa gestion de l’échec et des traumatismes associés (financier, social, personnel). Les Rebondisseurs français viennent en complément de leurs actions. Leur vocation est de donner la parole à ceux qui certes ont échoué, mais surtout ont rebondi, puis réussi. Une façon de montrer que l’échec ne signifie pas la mort de l’entrepreneur et de partager quelques bonnes pratiques inspirantes. Valoriser la capacité de rebond et les moteurs qui ont guidé certains entrepreneurs vers le succès éclaire sur la façon dont une période de « traversée du désert » peut devenir une phase de reconstruction et de préparation au retour, une marche vers le succès.

Première action ? Les Rebondisseurs français ont donc lancé un site Internet participatif et ludique : www.lesrebondisseursfrançais.fr, où chaque adhérent pourra exprimer ses points de vue, partager ses expériences et interagir avec les autres Rebondisseurs. Des groupes sont également ouverts sur Facebook et LinkedIn pour offrir un maximum d’opportunités de partage et de lieux d’expression sur le rebond. Des événements seront organisés dans un second temps sur Paris et en région, avec le soutien des ambassadeurs, partenaires et bienfaiteurs du mouvement, pour créer des moments privilégiés de rencontre entre les adhérents (prochain événement le 27 juin pour le Prix du rebond remis par Bpifrance).

Les règles d’adhésion ?  Participer aux Rebondisseurs Français requiert juste d’adhérer à l’association (10 € TTC annuels pour un particulier, 700 €TTC annuels pour un établissement d’enseignement supérieur et 1 500 €HT pour une entreprise) et de signer la charte des valeurs. Une boutique web sera prochainement ajoutée au site pour tous ceux qui voudraient ne serait-ce qu’afficher leur conviction de l’importance du rebond comme levier pour avancer.

Des Ambassadeurs connus pour avoir rebondi soutiennent le mouvement

Les Rebondisseurs français bénéficient, dès le lancement, du soutien d’ambassadeurs reconnus dans le monde entrepreneurial pour leurs parcours et leur(s) rebond(s) parmi lesquels : Denis Fayolle, co-fondateur de LaFourchette.com, Julien Coulon, co-fondateur de Cedexis, Hélène de Saint Front, fondatrice de ‎B-Harmonist, Christel le Coq, co-fondatrice de e-sensory. Et Jean-Michel Davault, président du fonds du rebond, fondateur de W4P4.

Hélène de Saint Front, fondatrice de B-harmonist, agence de communication qui accompagne les entreprises pour définir et incarner leur stratégie, se remémore : « J’ai vécu trois échecs successifs, des échecs entrepreneuriaux dont deux entreprises au Portugal. L’erreur fut surtout celle de courir deux lièvres à la fois. J’ai vécu dans le déni surtout après mes deux échecs, j’ai beaucoup lu sur le cycle du deuil. Il faut se donner le temps d’aller au fond, pour faire preuve d’introspection. C’est au plus noir de la forêt que l’on trouve la lumière comme l’écrivait Joseph Campbell. J’ai aussi appris à savoir ce que je ne voulais pas reproduire, avoir des personnes autour de soi pour minimiser l’échec. Explorer de nouveaux mondes, faire renaître la curiosité. »

Jean Michel Daveaux, entrepreneur rennais, fondateur de la W4P4  et président du fonds du rebond association, exorcise l’expérience malheureuse des banques qui ne sont pas capables de suivre la cadence à raison d’une croissance de 60 % et d’une VA de 66 % pour un CA d’un million. «  Le 2 décembre 2010, les banques ne suivent pas. Je me retrouve avec un euro en poche… C’est un peu plus tard que je suivrai le conseil avisé du président du tribunal de Commerce qui m’indique la possibilité de signer avec Singapour Telecom et avec Samsung sans pour autant être ennuyé. Sans son bon sens, je ne faisais pas la jointure. » Julien Coulon, fondateur de Cedexis, créé en 2009, évoque en cette journée qu’avant la vente à « huit zéros » de Cedexis considérée à plusieurs reprises comme une future licorne, il fut contraint de ne pas se payer pendant plus de deux ans et demi… et de piocher dans le livret A de ses enfants ! L’actuel entrepreneur est également coach en incubateur et prône la vigilance à l’égard des fonds d’investissements.

Outre cette sincérité entrepreneuriale, l’association souhaite peser sur le débat public. Jean Michel Davault précise que les entrepreneurs ont  « besoin d’un lobby très fort pour aller au plus haut niveau de l’Etat et convaincre de prendre des mesures et des outils financiers pour supporter le pivot entrepreneurial ».

Geoffroy Framery

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