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Laurent Gaudens est un jeune entrepreneur de 54 ans. Avec une particularité tout de même : il a été brûlé à 60 % à l’âge de 4 ans. Aujourd’hui, il défend le bien-être et les moments de détente pour tous les exclus de la vie.
La formule malheureuse, « accident domestique », est évidemment de mise pour ce malheur causé par un barbecue. Laurent Gaudens subit 80 interventions, 150 anesthésies… Puis très vite, décide de dépasser ce handicap. Il obtient un Bac D – plutôt scientifique donc – et s’oriente vers l’informatique. « J’ai toujours veillé à mon employabilité », dit cet esprit futé qui révèle n’avoir pas rencontré de discrimination à l’embauche. Il fait ses classes chez Bouygues Telecom – une petite start-up qui ne compte alors qu’une soixantaine de salariés. Puis se lance, à l’orée des années 2000, dans l’aventure entrepreneuriale. Toujours dans le domaine informatique.
Et puis en 2013… L’amour !
Laurent Gaudens retrouve son amour de jeunesse, dont il s’est séparé voilà 21 ans. Tout recommence aussitôt. En parallèle, il envisage de créer une boîte dans le domaine du marketing digital. Puis prend connaissance, un peu par hasard, des chiffres qui concernent les personnes brûlées. Pas moins de 400 000 personnes sont concernées en France. Et pourtant, dans la rue, elles semblent invisibles. Où sont-elles ? Souvent elles se cachent, se calfeutrent, se dissimulent. Laurent Gaudens se souvient de cette connaissance qui portait une parka en plein été pour cacher ses brûlures. « On le regardait davantage pour la parka que pour autre chose ! », se souvient l’entrepreneur-bâtisseur. Laurent Gaudens s’engage et crée une association. Très vite, son expérience l’amène à comprendre qu’une vraie discrimination s’exerce à l’encontre des personnes brûlées. Lorsqu’il se rend dans des spas ou des hammams,
AVEC DULCENAE, IL PROPOSE AUX EXCLUS DE LA VIE UN MOMENT DE DÉTENTE, POUR REPRENDRE CONFIANCE EN EUX-MÊMES
on ne sait pas l’accueillir (parfois même on le refuse dans des hauts cris de dégoût). Des moments évidemment très désagréables.
Une vraie réussite économique et sociale
Dulcenae naît donc au creux de son esprit inventif. Oui, voilà ce qu’il faut faire : un institut de socioesthétique qui donnerait à tous la possibilité d’un moment de détente. Totalement inclusif. En 2017, grâce aux assurances Aviva – aujourd’hui regroupées dans le groupe Abeille assurances – il gagne un prix avec 50 000 euros à la clef. De quoi lancer son idée grandeur nature avec un premier institut au 60, rue de Caumartin à Paris. L’ouverture se fait en juillet 2018. Au début, pas grand monde, le temps du bouche-à-oreille. Et puis ça y est. Après un premier exercice déficitaire, les trois suivants sont bénéficiaires. Malgré les Gilets jaunes, les grèves, la covid et l’inflation. Expert de la gestion financière, le rigoureux Laurent Gaudens réfléchit désormais à un deuxième institut, probablement à Nantes. Et vise une levée de fonds de 600 000 euros. Entre temps, il était un des lauréats des trophées h’up en 2023.
Sa plus grande fierté ?
L’émotion de sa clientèle, qui trouve en Dulcenae un phare dans la nuit. Grands brûlés, personnes en surpoids, transsexuels, malades du cancer et tant d’autres voient en cet institut un lieu de quiétude et de détente vraiment bienvenu. Et même nécessaire. Parfois, des larmes d’émotion perlent. Mieux encore, ce lieu vraiment ouvert à tous compte 40 % de clients sans problèmes particuliers. Vraiment un lieu pour TOUS. « Dulcenae, c’est l’histoire d’un couple uni autour d’une promesse. Celle d’offrir des soins adaptés et personnalisés à tout un chacun peu importe sa particularité physique et sa peau ». Sophie et Laurent militent pour une beauté inclusive. Victor Hugo ne disait-il pas que « la beauté appartient à tout le monde » ?