Aujourd’hui des gens sont prêts à tout pour vous faire progresser dans vos projets…
Aujourd’hui des gens sont prêts à tout pour vous faire progresser dans vos projets…

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Et si créer son entreprise n’avait jamais été aussi simple ? Tour d’horizon subjectif des coups de pouce possibles à ceux qui oseront en 2017.

Conjoncture morose, difficultés de financement, solitude des dirigeants… et si tout cela n’était que des idées reçues ? A y regarder de plus près, force est de constater que se lancer dans l’entrepreneuriat n’est peut-être pas le parcours du combattant annoncé. On ne vous promet pas une promenade de santé, mais aujourd’hui, à tous les échelons et à toutes les étapes, le créateur d’entreprise peut compter sur des structures et des réseaux prêts à l’épauler et peut bénéficier d’aides pour mettre toutes les chances de succès de son côté.

1/ Choc de simplification : un assouplissement des mesures législatives et réglementaires

La route est encore longue, mais des progrès indéniables ont été enregistrés. Un conseil de la simplification a même été créé, en janvier 2014, pour recueillir des propositions et mettre en place des mesures destinées à faciliter la vie des entrepreneurs. Cette simplification concerne toutes les entreprises à tous les stades de développement. Parmi les mesures de simplification du volet « Créer son entreprise », citons la suppression de l’obligation de dépôt des actes de création des sociétés commerciales auprès des services fiscaux ou la réduction des frais d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS). De nombreuses autres mesures sont à l’étude ou en cours d’expérimentation. Par exemple, il devrait bientôt être possible d’effectuer en ligne ses démarches de création.

En octobre dernier, 48 nouvelles mesures ont été proposées pour alléger les contraintes des entreprises et viennent s’ajouter aux 415 mesures adoptées depuis 2013. Selon une étude du cabinet EY, ce choc de simplification ferait économiser chaque année 5 Mds d’euros aux entreprises ! Créer, mais aussi développer et gérer son entreprise devient de plus en plus simple. Il était temps… la France n’était pas bonne élève en la matière. Cette simplification est synonyme d’économie de temps et d’argent, mais pas seulement. « C’est donner du chiffre d’affaires supplémentaire aux PME et TPE », souligne ainsi Gérard Huot, secrétaire général du Conseil de la simplification pour les entreprises, à propos du dispositif Marché public simplifié.

2/ Des aides en tout genre pour financer son projet

Les aides financières auxquelles les créateurs peuvent prétendre sont nombreuses. Selon la situation du créateur et le type d’entreprise, les financements accessibles varient sensiblement. Les demandeurs d’emploi peuvent demander à recevoir le versement de leurs allocations chômage sous la forme d’un capital. Cette « Aide à la reprise et à la création d’entreprise », versée par Pôle emploi, représente un montant équivalent à 45% du reliquat des droits à l’assurance chômage. Les demandeurs d’emploi ont également la possibilité de solliciter un prêt à taux zéro et sans garantie Nacre (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise). Plusieurs catégories de personnes, dont une nouvelle fois les demandeurs d’emploi, peuvent prétendre à l’Accre, une aide sous la forme d’une exonération pendant un an de charges sociales sur la partie de rémunération n’excédant pas 120% du Smic.

Le lieu d’implantation de l’entreprise est un élément essentiel à prendre en compte car il peut donner droit à des exonérations fiscales. Dans les zones franches urbaines, les bassins d’emploi à redynamiser, les zones d’aide à finalité régionale, les zones de revitalisation rurale, etc., les entreprises bénéficient d’exonérations d’impôt sur les bénéfices.

Les créateurs d’entreprises innovantes sont particulièrement choyés : exonération de certaines charges fiscales et sociales avec le statut Jeune entreprise innovante (JEI), crédit d’impôt innovation et le crédit d’impôt recherche… Bpifrance est l’acteur incontournable pour les aides à l’innovation et propose notamment une subvention allant jusqu’à 30000€ pour financer les dépenses de validation du projet.

3/ Les collectivités jouent le jeu pour doper l’économie et l’emploi

Les régions, les départements, les métropoles… Pléthore de collectivités ont mis en place des actions et des aides financières pour soutenir la création d’entreprise. Être une terre fertile pour la création est une des priorités des collectivités locales pour asseoir leur rayonnement, favoriser leur développement économique et créer des emplois. Elles s’efforcent donc d’aider les entrepreneurs avec l’instauration du « guichet unique » pour se repérer dans les méandres des dispositifs de financement ou de réseaux d’experts, à l’image du dispositif Lyon Ville de l’Entrepreneuriat. Et elles sont également prêtes à mettre la main à la poche pour donner le coup de pouce qui fera naître les futures pépites.

En Normandie, l’agence de développement AD Normandie, mise en place il y a un an, se veut une porte d’entrée unique pour les entreprises en matière d’accompagnement et d’aide économique. Pour soutenir les entreprises, un fonds d’investissement a été créé dans les champs de l’amorçage, l’innovation, le développement, la création, la transmission et le rebond. Normandie Participations a réalisé fin 2016 son premier investissement en capital dans une entreprise caennaise, Malkyrs studio, à hauteur de 150000€. « Ce premier investissement de Normandie Participations a eu un effet de levier certain et a permis à l’entreprise de réunir 657000€ de fonds ! Cette première opération sera suivie très prochainement d’une dizaine d’annonces supplémentaires », se réjouit Hervé Morin, président de la région Normandie.

Même volonté en Paca où la Région a mis en place « Mon financement », le guichet unique pour accéder aux informations sur tous les financements possibles. La société de capital-risque Paca Emergence, créée pour apporter un soutien en fonds propres aux entreprises, poursuit également son action. La région Paca l’a dotée de 11 M€ en 2015.

4/ Incubateurs, pépinières, co-working… plus jamais seul

L’image du créateur d’entreprise isolé a vécu. Pour les premiers mois ou années d’activité, opter pour un incubateur ou une pépinière permet de mûrir son projet et de prendre le temps de se développer. Grandes écoles, entreprises ou collectivités fournissent locaux, matériels, capitaux, conseils, réseau… Amance-Eudine Rouzier, fondatrice de Wektoo, un logiciel d’anticipation et de gestion des périmés pour la grande distribution, a été incubée à Normandie Incubation : « j’ai pu bénéficier de formations, de conseils en communication, marketing, commerce, mais aussi d’appuis juridiques. Normandie Incubation est une famille ayant un regard bienveillant mais aussi professionnel ».

Le B612, l’incubateur de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes pour les start-up de la transformation digitale, offre coaching et accompagnement d’experts mais aussi des financements dédiés aux entreprises hébergées. Le groupe bancaire reste ainsi à la pointe des évolutions digitales. Le Crédit Agricole a initié une démarche similaire avec Village by CA, un écosystème ouvert qui se veut un accélérateur de business pour les start-up. Une quinzaine de villages sont en activité ou seront lancés cette année partout en France. En région lyonnaise, le Village by CA Centre-Est accueillera ses premières entreprises en mars. « Nous voulons offrir aux start-up les conditions idéales pour grandir et devenir des pépites en intégrant un vrai réseau et une communauté d’acteurs fédérés autour de l’innovation. L’objectif est de soutenir les jeunes talents par du conseil dans leurs décisions stratégiques, de la mise en réseau pour la commercialisation de leurs innovations… », explique Sophie Bonhomme, maire du Village by CA Centre-Est. La pépinière d’entreprises InnovaGrasse, de la communauté d’agglomération du Pays de Grasse, dédiée aux entreprises innovantes et à la filière historique de la parfumerie va même plus loin que les autres en proposant un accompagnement scientifique : locaux adaptés (laboratoires d’expérimentation), soutien ciblé et individuel, partenariats avec des incubateurs et la proximité immédiate d’organismes académiques et de recherche (formations universitaires en chimie verte de l’Université Sophia Antipolis, labo de recherche ERINI sur les ingrédients naturels en lien avec le CNRS (équipements de R&D à destination des entreprises). Les pépinières peuvent même accompagner le créateur régulièrement, au jour le jour. « Nous assurons le suivi de l’évolution du business plan, la mise en  place d’indicateurs précis et d’un tableau de bord, détaille Isabelle Corbin, directrice de Pays d’Aix développement, l’agence de développement économique. De plus, nous disposons d’un réseau d’experts que nous pouvons mobiliser en fonction des problématiques des porteurs de projet. » De nouvelles façons de travailler rendent aussi le quotidien du créateur plus léger. Finis la solitude et les questionnements avec soi-même, place au co-working. Ces espaces de travail apportent un environnement dynamique et convivial aux porteurs de projet et travailleurs autonomes. Bureaux A Partager, plateforme de coworking et de partage de bureaux, constate le développement de cette forme de travail. « Ce véritable boom s’inscrit dans une inéluctable tendance à la flexibilité », analyse Clément Alteresco, fondateur de BAP. Outre cette flexibilité, bien utile au démarrage d’une activité, les entrepreneurs apprécient la saine émulation de ce type de tiers-lieux. La Cordée, premier réseau de co-working français, a fêté ses cinq ans. Le premier espace a été ouvert à Lyon en novembre 2011 ; aujourd’hui La Cordée compte 13 sites dans sept villes et 1 000 membres réguliers. Cette mutation des modes de travail n’échappe pas aux grands noms de l’économie. En avril, Xavier Niel ouvrira, à Paris, Station F. Présenté comme le seul campus de start-up qui réunit tout l’écosystème entrepreneurial sous un seul toit, ce lieu est à la fois un espace de co-working et un incubateur qui pourra accueillir 1 000 entreprises.

5/ Des statuts plus souples pour tester un projet et s’affranchir de contraintes

Pour se laisser le temps de valider une idée et un business model, les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à lancer leur activité tout en gardant, dans un premier temps, leur emploi salarié. Choisir le statut de la micro-entreprise permet, en effet, de sauter le pas à moindre risque. Dans un autre genre, le portage salarial séduit tout autant. Pour les consultants ou experts, il permet d’exercer une activité en toute autonomie, mais en conservant les avantages liés au statut de salarié et en s’épargnant les charges du traitement administratif, juridique, fiscal et comptable d’une activité d’indépendante.

6/ Gagner en visibilité et développer son réseau avec les concours

Quel que soit son secteur d’activité, un créateur peut participer à de nombreux concours. Dans tous les domaines, sur tous les territoires, initiés par de multiples acteurs, les concours se multiplient. Si prendre part à un concours nécessite un peu de temps, cela peut rapporter beaucoup. Outre le gain financier associé, le créateur entre en contact avec de possibles partenaires et clients, apprend à vendre son entreprise, se fait connaître du grand public grâce au relais média… « Confronter son projet avec ses pairs a été un leitmotiv pour moi. On doit se poser les bonnes questions, être convaincant… Grâce au concours, on obtient une notoriété, des compétences nouvelles, un réseau qui ne cesse de se développer. L’aide financière est également non négligeable pour asseoir sa trésorerie », souligne Frédéric Reguillot, fondateur de Tap Tools et Prix Coup de cœur du concours Créa’Vienne 2014.

Séverine Renard

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