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Le rebond est inscrit dans l’ADN des États-Unis. « Nous sommes une nation de personnes qui ont échoué et ont abandonné toute leur vie dans un endroit pour la reconstruire ici », écrit John Donohue dans les colonnes du New Yorker. Pour le Global Entrepreneurship Monitor, think tank influent, seuls 35 % des Américain/es ont peur de l’échec. « Les États-Unis sont encore aujourd’hui un modèle pour les entrepreneurs français », estime Simon Laurent, fondateur de la start-up Havr.

Mais comment expliquer cette culture de l’échec valorisée dans la société américaine ? D’abord parce que l’échec n’a pas mauvaise presse. La journaliste Megan McArdle, auteure du livre The Up Side of Down (que l’on pourrait rendre par « Les bons côtés des mal cotés »), exprime l’idée que « les entrepreneurs du monde high-tech sont davantage enclins à recruter des personnes dont les aventures entrepreneuriales ont échoué car ils savent qu’ils peuvent prendre des risques ». Autre raison avancée par la journaliste ? La législation américaine autorise les entrepreneurs en faillite à se défaire de leurs dettes.

Il existe également chez les Américain/es une véritable culture de l’échec. En témoigne l’organisation, à San Francisco, de FailCon, des conférences liées à l’échec.
Ce qui ressort de cette « valorisation de l’inabouti », c’est avant tout l’absence de peur face à la prise de risque. Comme le précise Annabelle Roberts dans son ouvrage cité supra, La théorie de la veste, cette notion a été théorisée par la chercheuse américaine Amy Edmondson à travers son concept de « sécurité psychologique » : « La capacité de prendre des risques dans une équipe sans craindre de se sentir mal à l’aise ou embarrassé. » Les organisations qui fonctionnent le mieux sont celles où les échecs sont rendus publics et analysés.
Et cette sécurité psychologique pourrait bien être une clé pour appréhender le monde post-covid. Interviewée récemment sur le blog Dropbox, la chercheuse explique que la situation sanitaire met à mal toute la sécurité psychologique et la capacité de prendre des risques. Mais pour elle, plutôt que d’y voir un danger, c’est un véritable défi qui s’ouvre. « Cette situation est une opportunité pour beaucoup d’équipes dans de multiples organisations de repenser leurs façons de faire, parce que cette nouvelle réalité nous oblige à agir différemment. »

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