Les dirigeants, entre autorité et pouvoir, une confusion de langage

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Les résultats de la onzième vague de l’enquête menée par Ipsos, Sopra-Steria, et Le Monde en 2023 confirment une tendance désormais familière : le langage de l’autorité et les mots du pouvoir sont contestés par les Français.

Mais il y a là une confusion : le « pouvoir » et « l’autorité » sont abusivement associés. Nos modèles internes d’autorité, formés dès notre enfance, et la réduction du sens moderne donné au mot « autorité », créent une confusion dont les dirigeants sont les premières victimes.

D’ailleurs, afin de tenter de solder cette confusion, les consultants opportunistes ont installé un nouveau concept à la mode : le leadership !
Et voilà ce leadership convoquant un nouveau langage du dirigeant pour affirmer sa position, ses décisions, et ses objectifs.

Bref, leadership et assertivité ne font qu’un. Ce concept endosse aussi l’idée de « courage managérial », lequel pousse à dire au lieu de se taire, à intervenir au lieu de laisser faire, à décider et agir au lieu d’attendre.

Certes. Pouvoir, autorité, leadership, courage managérial.
Il est clair que toutes ces terminologies tentent vainement de combler un vide, peut-être une omission. En réalité, la confusion règne, encore une fois, surtout et à cause d’ une vision réductrice du principe d’autorité, pourtant indissociable du langage du dirigeant.

Ce dernier est, en réalité, à la fois :
1. L’auteur (il est à l’origine d’un message);
2. Celle ou celui qui fait autorité (on lui attribue une compétence ou une expertise);
3. Celle ou celui qui dispose de l’autorité (le droit ou le pouvoir) ;
Les étymologies ne mentent pas : être auteur, c’est « accroître » (auctor) le pouvoir des autres, l’exact opposé de l’autoritarisme, qui est un abus de pouvoir !
Bref, l’auteur ne fait autorité que parce qu’il « autorise » ceux à qui il s’adresse. A cette condition, le langage du dirigeant doit le créditer d’une autorité intrinsèque
à son rôle, incarnée par une parole libératrice, et non asservissante.

Et c’est bien cette condition, cette seule vertu qui crédite le dirigeant d’une autorité légitime, parce que garante de sa légitimité : l’autorité morale …

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