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Souvent, entrepreneuriat et rebond vont de pair. Une chronique signée Anne Baron, directrice générale de l’association Les Rebondisseurs Français.
Entreprendre sous le regard des téléspectateurs. Et initier ainsi un nouveau public aux joies de l’entreprise. C’est tout le défi de la formidable émission « Qui veut être mon associé ? », sur M6. La sixième chaîne met à l’honneur les belles valeurs d’un capitalisme à visage humain. Salutaire.
L’entrepreneuriat devant les caméras : l’émission « Qui veut être mon associé ? » met en avant des chefs d’entreprise prêts à (re)bondir sur les propositions d’investisseurs (re)connus pour la quatrième saison. Un succès pour M6, mais qu’en est-il des entrepreneurs entre paillettes, échecs et rebond ?
L’entrepreneuriat en prime-time : M6 cartonne avec cette émission qui permet à des entrepreneurs de pitcher et de repartir (ou non) avec des investisseurs de renom dans leur portefeuille. Les start-up défilent sur le plateau et certaines sortent du lot, comme ce fut le cas de Pap et Pille qui a été boosté par l’audience mais aussi avec des ventes décuplées et la levée de fonds via QVEMA. Ses fondateurs, Raibed et Fatiha Tahri, ont rebondi d’infirmiers à chefs d’entreprise dans la foodtech : un pari risqué mais qui semble porter ses fruits. Mais cette histoire à succès portée par l’émission n’est-elle pas surtout celle d’entrepreneurs qui osent, qui ont de l’audace et qui se tiennent toujours prêts à rebondir ?
QVEMA, et après ?
L’émission qui mise sur l’entrepreneuriat invite au fil des saisons des investisseurs comme Anthony Bourbon, Isabèle Chevalier, Marc Simoncini, Eric Larchevêque ou encore plus récemment Tony Parker, à parier sur l’avenir de start-up. Parfois ça marche, parfois non. Mais lorsque les lumières s’éteignent, fini de jouer : ceux qui prennent des risques veulent que leur poulain assure et, en plus des billets mis sur le tapis, s’investissent aussi dans la vie de l’entreprise en diluant des conseils. Mais dans cette course vers le succès, après les paillettes de la télévision, certains entrepreneurs font le choix de rebondir à leur manière, quitte parfois à renoncer au deal ou à faire une pause loin des caméras comme Emilie Bernier O’Donnell, la fondatrice de la Détective Box.
Avec ou sans associé, entreprendre, c’est rebondir !
En réalité, « Qui veut être mon associé ? » démocratise la notion d’investissement de capital-risque, fait découvrir au grand public des innovations et des parcours entrepreneuriaux, mais cela concerne un petit panel d’élus, sur dossier, qui gagnent ainsi notamment une belle visibilité. Mais d’autres projets existent et méritent eux aussi d’être soutenus. Certains cherchent des financements et font appel à des plates-formes participatives telles que Tudigo, portée par Alexandre Laing son CEO, ou Lita, cofondée par Eva Sadoun et Julien Benayoun, ou des fonds d’investissement. Mais, « contrairement à ce que l’émission peut laisser croire, lancer une entreprise ne rime d’ailleurs pas forcément avec levée de fonds ». Entreprendre n’est-ce pas avant tout oser, savoir traverser les hauts et les bas, et surtout se tenir prêt à rebondir à tout moment ?