De l’industrie aux services, le cas d’école de Visiomed

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La valeur se déplace des appareils aux services, c’est un fait que les industriels n’ignorent plus. Il leur faut donc mettre de toute urgence un pied dans le monde de l’immatériel s’ils veulent assurer leurs revenus sur le long terme. Cependant bien souvent, ils se trouvent démunis parce qu’ils ne détiennent pas l’expertise requise en interne pour innover en allant au-delà de la simple fabrication de hardware. L’acquisition externe ou le partenariat s’avèrent dès lors des solutions pertinentes. La preuve avec Visiomed, fabricant français d’objets médicaux à l’origine, toujours plus présent dans les services de e-santé. Eric Sebban ne pensait certainement pas prendre cette orientation lorsqu’il a créé en 2007 cette entreprise pour commercialiser le premier thermomètre sans contact à infrarouge. Pour s’inscrire dans une démarche de télémédecine, l’ancien expert en électronique militaire a alors décidé de lancer toute une gamme d’objets médicaux connectés. Entre 2013 et 2015 il a donc développé du petit matériel médical vendu en pharmacie : tensiomètre, oxymètre de pouls, lecteur de glycémie, électrocardiogramme… tous agréés par les autorités de santé européenne et la FDA américaine, et tous à même de communiquer avec patients et médecins. Mais cela ne suffisait pas. Le véritable virage reste l’application BeWellConnect, qui permet aux particuliers de suivre leur état de santé sur leur portable grâce aux indications envoyées par les appareils : poids, tension, fréquence cardiaque… Si Visiomed a pu alors passer un cap en lançant son premier service payant – Check-Up, qui permet aux abonnés, pour 4,90 euros par mois, de bénéficier d’un pré-diagnostic évitant de se rendre aux urgences sans raison – c’est grâce à une prise de participation de 25% au capital de Medical Intelligence Service, société française dont l’algorithme peut poser 350 diagnostics d’urgence. Début 2016, My Doc, qui met les utilisateurs en contact avec une plateforme de médecins urgentistes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour une vingtaine d’euros par mois, a été ajoutée à l’offre. Des solutions séduisantes pour les expatriés ou les ruraux vivant dans des déserts médicaux, ou tout simplement les assurances et mutuelles. Visiomed s’est illustrée au CES avec VisioCheck, station de télémédecine miniature intégrant cinq instruments et une caméra, pour prendre place dans l’espace confidentialité d’une pharmacie. Ce qui suppose de travailler de concert avec les officines. La prochaine rupture ? Un boîtier permettant de surveiller la santé des personnes âgées à domicile, connectable à leur télévision, grâce à… un partenariat avec le chinois Huawei. Autant d’avancées qui permettent à Eric Sebban de regarder également du côté du marché des professionnels de la santé, comme les hôpitaux (pour éviter les ré-hospitalisations) ou maisons de retraite. L’innovation dans les services se réalise à plusieurs…

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