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« Les innovations technologiques s’enchaînent à un tel rythme dans le bâtiment – énergies renouvelables, domotique, data – que les collectivités, les aménageurs de territoire, les responsables d’innovations chez les promoteurs, les gestionnaires de parcs immobiliers sont perdus et ne savent lesquelles privilégier », constate Emmanuel François, cofondateur et président cofondateur de la smart buildings alliance (SBA), association regroupant les acteurs du bâtiment intelligent. Les acteurs des différentes filières – assistance aux personnes dépendantes, énergie, confort… -, commencent donc à collaborer, et à replacer l’usager au centre des préoccupations. Le bâtiment devient une plateforme de services multiples. Les frontières entre les silos s’atténuent, mais surtout s’opère un transfert des de la valeur, à cause de l’intelligence embarquée. Les produits deviennent communicants, mais l’intelligence algorithmique est externalisée dans le cloud, ne se trouvant plus dans le produit. Dans les éclairages, les volets roulants ou la ventilation, la richesse du produit en lui-même diminue au profit d’un tiers. « On distingue donc trois couches : la première est celle des équipements et de leurs écosystèmes (chauffage, ventilation, volets roulants, éclairages…). La deuxième est l’infrastructure de communication, pour échanger avec les applis dans le cloud, qui doit être irréprochable en matière de sécurité des données. La troisième est l’ensemble des applis dans le cloud », déclare celui pour qui les jeux ne sont pas encore faits pour connaître le gagnant de cette nouvelle configuration. Dans les logiciels pour gérer ces données, les GAFA sont bien positionnés : ils maîtrisent l’intelligence artificielle et ont un accès client, qui sont les deux conditions pour représenter un point d’entrée. D’autres opérateurs de services essaient de s’en mêler, comme IBM, Engie, Schneider Electric, Legrand, Somfy, Leroy Merlin… Il s’agit de devenir une plateforme leader pour tous les objets communicants, de fédérer tout un écosystème, d’être dans le partage. « Il y aura en tout cas érosion des marges, car cela signifie rémunérer l’ensemble de la chaîne »… Rendez-vous dans 5-10 ans…