AAA, une pépite française aux mains de Novartis

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Quatre milliards d’euros. La somme avancée par Novartis pour acquérir la biotech française AAA (Advanced Accelerator Applications) est conséquente. La société pharmaceutique basée à Saint-Genis-Pouilly non loin de Genève, cotée au Nasdaq depuis fin 2015, est spécialisée en médecine nucléaire. Le géant suisse a lancé une OPA amicale, valorisant l’action à 41$, soit une prime de 47% par rapport au cours de la société avant les premières rumeurs. Il faut dire qu’AAA fait lever les têtes depuis septembre 2015 et la publication de données cliniques obtenues en phase III (étude NETTER-1) avec son médicament Lutathera, dans les tumeurs neuroendocrines avancées de l’intestin moyen. Ces données montrent une réduction de 81% du risque de progression des tumeurs, par rapport au produit de référence, la Sandostatin de… Novartis. Ces résultats ont permis à la société d’entrer sur le Nasdaq cette même année et de lever, depuis, plus de 300 millions de dollars sur le marché. AAA a été fondée en 2002, en tant que spin-off du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) par Stefano Buono, physicien et chercheur. Son objectif alors ? Exploiter, dans le domaine du diagnostic médical, les brevets et découvertes de cet institut. Les fameux anneaux souterrains de l’accélérateur de particules du CERN passent d’ailleurs sous la commune française de Saint-Genis-Pouilly… Lutathéra est un produit de médecine nucléaire, composé d’une molécule « cibleuse » marquée au lutétium 177, un isotope radioactif qui, une fois arrimé à la tumeur, l’irradie pendant quelques jours avec des rayons d’une portée de 1 à 2 millimètres, et la détruit. Il est associé à un test diagnostic conçu à partir de la même molécule. Lutathéra a obtenu l’AMM des autorités européennes en 2016, tandis que sa demande d’autorisation est en cours d’examen auprès de la FDA. Lutathera sera le troisième produit jamais enregistré en médecine nucléaire, après le Zevalin (2002), un médicament resté marginal, et le Xofigo (cancer de la prostate), développé par la biotech norvégienne Algeta. Le champ de la médecine nucléaire a longtemps été occupé par des produits de commodité, dépourvus de brevets, tel que l’iode radioactif, utilisé depuis près d’un demi-siècle dans les cancers de la thyroïde. Il fait l’objet d’un intérêt croissant des investisseurs. AAA est dirigée par une équipe largement européenne. De même, sa base industrielle est internationale : la société compte pas moins de 21 sites de production dans 13 pays, proches des hôpitaux, en raison de la durée de vie limitée des produits radioactifs…

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