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Vincent Villard, fondateur et PDG de l’École d’Art
S’il est opportun d’investir dans l’art, quels artistes privilégier ?
Tout dépend. Est-ce seulement un placement ou s’agit-il de se faire plaisir ? Ce sont naturellement deux choses différentes. Pour espérer gagner de l’argent, il vaut mieux acheter une œuvre d’un artiste coté. Or, seul le passage dans une vente aux enchères forge une vraie cote.
Comment se lancer ?
Il faut fréquenter les ventes aux enchères et les galeries, en somme s’intéresser au sujet. Le mieux est de discuter avec les galeristes. Leur objectif est de faire monter la cote de l’artiste qu’ils exposent. L’enjeu est de taille puisqu’ils perçoivent 50 % de la vente d’une œuvre. Je recommande de fréquenter le plus régulièrement possible les galeries, de revenir plusieurs fois pour montrer son intérêt sur une œuvre et d’en négocier le prix. Il est également conseillé de fréquenter les ateliers d’artistes. Les prix sont mécaniquement moins élevés car les artistes ne sont pas encore connus et il n’y a pas de TVA. De même, je recommande de se rendre aux journées portes ouvertes des écoles, on peut y découvrir de jeunes artistes en devenir. Grâce à quoi, j’ai pu m’offrir de nombreuses pièces désormais intouchables.
Quel budget ?
Avec un investissement de 5 000 à 10 000 euros par an, on commence à se construire une belle collection. On va acheter des originaux, peintures ou dessins, mais aussi des gravures, des sérigraphies et des œuvres en éditions limitées en général. C’est un bon moyen de commencer à collectionner des artistes cotés. Il existe plusieurs types de marchés, plusieurs catégories d’artistes. Les artistes contemporains comme Damien Hirst ou Gerhard Richter ne sont à la portée que des multimillionnaires, leurs œuvres valent plusieurs millions de dollars. David Hockney, un Britannique installé en Normandie, a vendu une toile plus de 60 millions de dollars, il est l’artiste vivant le plus cher. De jeunes artistes actuels, comme Camille Henrot, Claire Tabouret ou Jean Claracq, voient leur cote augmenter régulièrement tout en demeurant accessibles. La connaissance du marché et des artistes est primordiale pour arbitrer ses choix. Il faut aussi se méfier des effets de mode, dans le street-art, par exemple ou des artistes comme Bansky ont pris une valeur sans doute excessive. Mais ce qui reste avant tout indispensable, c’est d’aimer les artistes et de choisir des œuvres avec lesquelles on a envie de vivre. Une collection doit être à l’image du collectionneur.